Naples: Le phénomène de saint Janvier s’est à nouveau produit lundi

Le secret d’un «miracle» napolitain éventé?

Naples, 20 septembre 2005 (Apic) Le secret du «miracle de saint Janvier» à Naples n’a rien de miraculeux, estime Margarita Hack, une astrophysicienne italienne dans un entretien accordé au quotidien italien «La Stampa.

«Selon elle, il s’agit simplement d’une composition chimique à base de fer, datant du Moyen Age, à l’état solide si on n’y touche pas mais qui devient liquide quand on l’agite». Rien à voir avec le phénomène de la liquéfaction du sang de Saint Janvier. Son explication intervenant le 19 septembre, jour même où le phénomène se répète comme tous les 19 septembre dans la cathédrale de la ville.

La liquéfaction du sang de saint Janvier, passe pour être de bon augure pour Naples. Elle se produit trois fois l’an: le 19 septembre, jour de la fête du saint, le premier samedi de mai et le 16 décembre, jour anniversaire de l’éruption du Vésuve en 1631, qui avait épargné Naples.

Lundi dans la cathédrale, le «sang» du personnage vénéré, mort martyr, décapité, il y a exactement 17 siècles, en 305, indique la tradition, s’est à nouveau liquéfié, au moment l’archevêque de Naples, le cardinal Michele Giordano, a agité sous les yeux des fidèles les deux petites ampoules contenant le précieux liquide.

Selon Margarita Hack, le phénomène a une explication: Il s’agit simplement d’une composition chimique à base de fer, datant du Moyen Age. Le quotidien publie du reste la composition du cocktail qui peut être «facilement effectué en laboratoire»: chlorure de fer, carbonate de calcium et chlorure de sodium.

Ce phénomène récurrent est attesté à Naples depuis 1389. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question. La température extérieure, qui peut atteindre plus de 30 degrés en septembre et n’être que de 7 degrés en décembre semble n’avoir aucune influence sur la liquéfaction, qui est soit lente soit rapide.

Les rares fois où le sang ne s’est pas liquéfié, une catastrophe a éclaté dans l’année qui suivait ­ en 1939, par exemple, avant le début de la seconde guerre mondiale.

En 1999 déjà

En 1999 déjà, l’astrophysicienne italienne Margherita Hack, avait affirmé que le miracle du sang de saint Janvier (San Gennaro) à Naples devait être attribué à un phénomène physique normal.

Margherita Hack, alors à l’Université de Trieste, avait fondé un groupe de recherche sur les phénomènes paranormaux. Interrogé à l’époque sur le phénomène, elle avait déjà indiqué que le «liquide» conservé dans la cathédrale de Naples contenait des composants ferreux mi-solides qui, au moment où l’on agite l’ampoule, liquéfient le sang.

Le cardinal Giordano, réagissant à cette première interprétation de la scientifique italienne, avait relevé qu’il laissait à Margherita Hack la responsabilité de ses propos. Officiellement, la liquéfaction du sang de saint Janvier n’est pas considéré par l’Eglise catholique comme un miracle, mais comme un «événement prodigieux». (apic/ag/an/ls/pr)

20 septembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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