Pour l’abolition de la peine de mort en Afrique
10 octobre: troisième Journée internationale contre la peine de mort
Lausanne, 10 octobre 2005 (Apic) Amnesty International, l’ACAT Suisse et lifespark organisent ensemble une tournée de conférences publiques contre la pratique de la peine de mort dans le monde, avec six experts de cinq pays différents, dans le cadre de la troisième Journée internationale contre la peine de mort, le 10 octobre. La Coalition mondiale contre la peine de mort appelle tous les Etats africains à abolir la peine capitale.
L’Afrique est en effet au coeur de cette Journée internationale contre la peine de mort. Malgré les nombreux problèmes liés aux droits humains sur ce continent, AI note une tendance des Etats africains à renoncer et à proscrire la peine capitale. En décembre 2004, le Sénégal a décidé l’abolition totale de la peine de mort, et il y a quelques jours le Liberia l’a également abolie pour tous les crimes. Au Nigeria, la commission nationale d’enquête sur la peine de mort, mise en place par le président Olusegun Obasanjo, a recommandé l’an dernier de maintenir le moratoire sur les exécutions, jusqu’à ce que l’Etat puisse garantir des procès équitables et conformes au droit.
Reste que depuis 1997, au moins 200 personnes, dont des délinquants mineurs, ont été exécutées en République démocratique du Congo. En juillet 2005, le Soudan s’est doté d’une Constitution transitoire qui prévoit la peine de mort, même pour les mineurs. Au Mali, le moratoire sur les exécutions a été levé et, depuis lors, les tribunaux prononcent à nouveau des condamnations à mort.
Cette année, la Journée internationale contre la peine de mort a pour but de mobiliser contre la peine capitale sur le continent africain. Dans de nombreux pays, dont le Bénin, la République démocratique du Congo, le Maroc, l’Ouganda, l’Allemagne, la France, Hongkong, l’Inde, le Japon, Puerto Rico, les Etats-Unis et la Suisse, sont organisés des conférences, concerts, débats et récoltes de signatures pour manifester publiquement l’opposition à la peine capitale.
Jusqu’à aujourd’hui, 86 Etats ont totalement aboli la peine de mort, 11 ne la connaissent que dans des situations de guerre ou d’état d’urgence, 24 pays n’y recourent plus, même si elle figure encore dans leur loi. Mais 75 Etats l’appliquent toujours. En 2004, au moins 3’797 personnes ont été exécutées dans 25 pays, mais ces chiffres sont encore en dessous de la réalité. Ils montrent en tout cas que l’engagement des militantes et militants des droits humains reste toujours nécessaire.
Aux yeux d’AI, une raison suffisante également pour qu’en Suisse aussi, la Journée internationale contre la peine de mort serve à expliquer cette pratique et à discuter de ce non-sens que représente la peine capitale. Trois organisations, l’ACAT Suisse, la Section suisse d’Amnesty International et lifespark, mettent sur pied une tournée de conférences avec six experts de trois continents. Ces invités présenteront la situation actuelle et donneront des exemples de cas individuels de leur pays : Chine, Iran, Maroc, Soudan et Etats-Unis. Du 7 au 14 octobre, sept conférences publiques sont organisées dans toute la Suisse, de même que des discussions dans des écoles et avec des groupes intéressés. (apic/com/pr)