Vatican au sujet de l’affaire Noriega
Panama : Précisions et démentis du (271289)
Rome, 27décembre(APIC/CIP) Trois jours après l’arrivée du général Noriega
à la nonciature de Panama, le directeur de la Salle de presse du
Saint-Siège, Joaquin Navarro Vals, a fourni mercredi différentes précisions
sur les tractations en cours entre le Vatican et les Etats-Unis à propos de
cette affaire. «Il s’agit d’un problème complexe, où l’on ne peut ignorer
les divers éléments impliqués, tant juridiques et diplomatiques qu’
humanitaires et éthiques», a-t-il déclaré. «Tous ces éléments sont pris en
compte par le Saint-Siège, qui a la ferme intention de trouver une solution
juste et respectueuse du droit international et de la justice».
«Des contacts fréquents, à divers niveaux, avec les Etats-Unis ont eu
lieu, dès le début, en toute clarté et cordialité». Joaquin Navarro a
souligné que l’attitude de la nonciature apostolique à Panama a contribué,
de manière très positive, à mettre fin au conflit, en accélérant l’heure de
la paix dans un pays où il y a déjà eu un grand nombre de morts et de souffrances.»
Joaquin Navarro a également démenti le fait que des contacts auraient
été pris par la nonciature de Panama ou le Saint-Siège avec Cuba, l’Espagne
et le Nicaragua, trois pays où certains observateurs avaient supposé que le
général Noriega pourrait trouver prochainement asile. «Les seuls contacts
pris par le Vatican à propos du général ont été avec Panama et les EtatsUnis», a précisé le porte-parole du Saint-Siège.
Extradition exclue
Une mise au point a eu lieu quant aux commentaires de ces derniers jours
sur une «tension» suscitée par cette affaire entre le Saint-Siège et les
Etats-Unis. «Les Etats-Unis ont fait part de leurs souhaits par des termes
très clairs et très respectueux, a déclaré Joaquin Navarro. De son côté, le
Saint-Siège, conscient de la diversité des points de vue, a également exprimé son point de vue très clairement et avec courtoisie. Il n’y a pas
d’éléments de tension. On est en train de se concerter pour résoudre le
problème. Il n’est en outre pas question que Noriega soit extradé.
«Aucune décision n’a encore été prise quant à un éventuel visa délivré
au général Noriega, lui permettant de se rendre dans un pays tiers, annonce
le saint-Siège. Nous sommes en train d’évaluer les éléments de la situation, mais le gouvernement de Panama est la seule autorité apte, d’un point
de vue juridique, à délivrer un sauf-conduit. Actuellement, aucune demande
spécifique n’a été formulée à ce propos par les autorités de Panama.»
A la recherche d’une solution
Selon une déclaration du porte-parole de la Maison Blanche, une autre
solution que l’extradition n’est pas à exclure. La voie reste donc ouverte
à une autre possibilité. En attendant, le général Noriega, bien qu’accueilli à l’ambassade du Vatican à Panama, ne jouit d’aucun statut juridique.
«Il ne peut ni téléphoner, ni recevoir de visiteurs. Il est simplement accueilli», a déclaré le porte-parole du Vatican. C’est également le cas pour
les deux officiers et l’épouse de l’un d’entre eux qui accompagnent le général.
Une dernière mise au point apportée par le porte-parole du Vatican
concerne la raison pour laquelle le Saint-Siège n’envisage nullement
l’extradition du général Noriega. En fait, la raison tient moins au
Saint-Siège qu’au droit international et aux procédures diplomatiques, qui
ne prévoient pas la possibilité, pour une nonciature accréditée auprès d’un
pays quelconque, d’extrader une personne vers un pays tiers. En d’autres
termes, la position du Vatican en la matière s’aligne simplement sur le
droit international. (apic/cip/mg)