Les homosexuels totalement interdits dans les séminaires ?

Etats-Unis: Les évêques débattent sur le document restreignant l’accès au sacerdoce

Washington, 6 décembre 2005 (Apic) Le récent document du Vatican restreignant l’accès aux séminaires aux homosexuels continue de provoquer un vif débat parmi les évêques américains. Il s’agit de savoir s’il s’agit d’une interdiction totale ou d’une porte tout de même ouverte pour des candidats aux tendances homosexuelles maîtrisées.

Le document du Vatican interdit le sacerdoce à quiconque a la même orientation sexuelle, estime Mgr John M. D’Arcy, évêque de Fort Wayne-South Bend, dans l’Etat américain d’Indiana. «Quand il y a un doute sur l’adéquation d’un homme à la prêtrise, le doute doit toujours être en faveur de l’Eglise, c’est-à-dire qu’il ne faut pas l’ordonner», a-t-il déclaré sur son site internet. Et de préciser que personne ne dispose d’un droit à devenir prêtre, car il s’agit d’un appel et que c’est à l’Eglise de déterminer s’il s’agit d’une vraie vocation.

D’autres évêques, par contre, sont d’avis que le document du Vatican n’empêche pas les candidats sexuellement et émotionnellement mûrs de devenir prêtres pour autant qu’ils puissent s’engager clairement à vivre le célibat.

Se déterminer dans chaque cas individuels

Pour les évêques partisans de cette ligne pragmatique, il faut se déterminer dans chaque cas individuel. Une fois qu’il a été déterminé qu’on n’est pas en face d’une tendance homosexuelle profondément enracinée, «alors la décision revient à l’évêque local», souligne Mgr William S. Skylstad, évêque de Spokane, dans l’Etat de Washington, et président de la Conférence des évêques des Etats-Unis.

De son côté, un prêtre canadien très connu, le Père Richard Renshaw, de la Congrégation des Père de Sainte-Croix (CSC), a révélé son identité «gay» sur les ondes de la radio nationale canadienne. Ancien directeur général adjoint de l’oeuvre d’entraide catholique canadienne «Développement et Paix», il a qualifié le document du Vatican publié le 29 novembre dernier d’»humiliant» et «insidieux.»

Ancien secrétaire général adjoint de la Conférence religieuse canadienne, militant de longue date, le Père Renshaw a travaillé en Amérique latine avec des pauvres, des groupes communautaires et avec des prisonniers de 1980 à 1991. Il a participé à la fondation de «Kairos», la coalition oecuménique pancanadienne pour la justice sociale et la solidarité internationale.

Il a enseigné dans des universités, au Canada et au Pérou, et a été coprésident de la Coalition pour les droits des Autochtones et également membre du Comité pour la justice et la paix du Conseil canadien des Eglises. (apic/cns/be)

6 décembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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