Large débat autour de la question
Londres: Judas bientôt réhabilité?
Cantorbéry, 29 janvier 2006 (Apic) Judas l’Iscariote, le disciple qui a trahi Jésus par un baiser pour 30 pièces d’argent, considéré comme l’ultime symbole de la trahison, a peut-être une chance d’être réhabilité.
Selon le quotidien «Daily Mail», par la plume de Peter Stanford, un ancien rédacteur de «Catholic Herald», «Judas accomplissait le dessein de Dieu et pourrait être aussi bien considéré comme un saint ou un pécheur». Cette lecture des actes de l’homme qui a souvent été vu comme un symbole puissant de la trahison est aussi soutenu par un correspondant du journal de Londres «The Times».
«Le mythe de Judas a aidé à façonner 2000 ans d’antisémitisme. Il est toujours illégal d’appeler un enfant Judas en Allemagne», a fait remarquer Ben Macintyre dans «The Times». Le journal a rapporté que Mgr Walter Brandmuller, président du Comité pontifical des sciences historiques au Vatican, aurait lancé une campagne pour persuader les croyants d’être plus bienveillants à l’égard de Judas.
La version de Messori
Pourtant, Mgr Brandmuller a démenti l’existence d’une campagne visant à réhabiliter le disciple de Jésus, accusé d’avoir permis la crucifixion. «Cette nouvelle n’a aucun fondement», a déclaré le président du Comité pontifical à l’agence de presse Zenit.
Le journal italien «La Stampa» cite pour sa part Vittorio Messori, un auteur catholique romain proche du pape Benoît XVI et du pape Jean Paul II, affirmant que la réhabilitation de Judas «réglerait le problème d’un manque apparent de miséricorde de Jésus vis-à-vis d’un de ses plus proches disciples». Il a déclaré au journal que, selon une tradition chrétienne, Judas a été pardonné par Jésus et a reçu l’ordre de se purifier par des «exercices spirituels» dans le désert.
Publication d’un manuscrit à venir
La Fondation Maecenas pour l’art ancien, dont le siège est à Bâle, en Suisse, a annoncé qu’elle publiera au moment de Pâques une copie d’un manuscrit en papyrus de 62 pages qui serait le texte d’un Evangile selon Judas, découvert en Egypte il y a presque 60 ans.
Selon le «Daily Telegraph», un autre journal de Londres, même si le texte n’a pas été rendu public, certains débats au sein de cercles académiques suggèrent qu’il affirmerait «que Judas agissait sur l’ordre de Dieu lorsqu’il a trahi Jésus pour 30 pièces d’argent». (apic/eni/pr)