Russie: les orthodoxes russes réécrivent la «déclaration des droits de l’homme»

Politique «des doubles standards» remise en question

Moscou, 17 avril 2006 (Apic) L’Eglise orthodoxe russe a rédigé une déclaration des droits de la personne. Particularité: elle remet en question les notions occidentales de liberté qui ne seraient pas, aux yeux des orthodoxes, liées au «sens moral» mais à la réalisation des droits de l’homme pour autant qu’ils ne menacent pas «l’existence de la patrie».

«Nous rejetons la politique des doubles standards dans le domaine des droits de l’homme, de même que les tentatives d’utiliser ces droits pour promouvoir des intérêts politiques, idéologiques, militaires et économiques, pour imposer un certain régime politique et social», affirme la déclaration sur les droits et la dignité de l’homme, adoptée par le Xe Congrès mondial populaire russe.

Cette déclaration a été approuvée par 1’500 participants réunis dans la basilique du Christ-Sauveur à Moscou du 4 au 6 avril, sous la présidence du patriarche Alexis II de Moscou.

«Il ne faut pas admettre des situations où la réalisation des droits de l’homme écraserait la foi et la tradition morale, amènerait à outrager les sentiments religieux de patriotiques, les choses sacrées vénérées, et menacerait l’existence de la patrie», affirme la déclaration.

Le Conseil, qui a eu sa première rencontre en 1993, a été mis en place par l’Eglise orthodoxe russe, et tient des rencontres annuelles auxquelles assistent des représentants de groupes religieux, culturels, politiques, militaires et d’affaires de la Russie et de l’étranger.

La déclaration a été rédigée par un groupe de travail sous la direction du métropolite Kirill, directeur du Département des affaires extérieures de l’Eglise. Dans son allocution, le métropolite Kirill a affirmé que la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies de 1948 était le reflet «d’expériences historiques et culturelles d’Europe occidentale et des Etats-Unis», mais n’avait pas pris en compte «les valeurs de l’Orient orthodoxe».

La déclaration ajoute que les membres du Conseil sont prêts à «collaborer avec l’Etat et toutes les forces bien intentionnées» en vue de promouvoir «la protection des droits des nations et des groupes ethniques à avoir leur religion, leur langue et leur culture … l’action contre l’entraînement des personnes au crime, à la corruption, à la traite des gens, à la prostitution, à la drogue, au jeu».

Elle précise qu’il faut aussi promouvoir la «défense de l’individu contre l’arbitraire des autorités et des employeurs, la défense des droits de l’enfant et des victimes de sectes destructives». (apic/eni/pr)

17 avril 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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