Les femmes ne peuvent diriger la prière

Maroc: Les autorités religieuses mettent fin à un débat sur les imams au féminin

Rabat, 16 juillet 2006 (Apic) Les autorités religieuses du Maroc l’ont décidé: la fonction d’imam est «strictement» réservée aux hommes. Les musulmanes restent reléguées à l’arrière et doivent prier à voix basse.

Le débat s’est imposé depuis la sortie de la première promotion de femmes prédicatrices, diplômées de l’état marocain, en avril dernier, a rapporté l’hebdomadaire panafricain, «Jeune Afrique». Saisi de la question, par le ministre des affaires religieuses Ahmed Taoufiq, le Conseil Supérieur des oulémas du Maroc (Csom) s’est prononcé contre le fait que des femmes puissent diriger une prière composée d’hommes et de femmes. Le 18 mars 2005 à New York, la professeur d’études islamique à l’université de Virginie Amina Wadud avait dirigé pour la première fois au monde une prière du vendredi. Cette initiative n’avait pas été du goût de l’ensemble de la communauté musulmane: des menaces de mort avaient été proférées contre elle.

La femme ne doit pas élever la voix devant un homme

Dans sa fatwa (décret) le Csom a précisé que faire d’une femme un imam reviendrait à modifier la tradition de la prière. Car, en ce moment, elle se placera devant les hommes, alors que le rituel religieux veut que la femme prie derrière. En outre, dans la même tradition islamique, la femme a l’obligation de prier à voix basse. En plus, il lui est interdit d’élever la voix en présence ou devant un homme, hormis son époux ou ses parents.

Enfin, le Csom a rappelé dans son avis, que depuis 14 siècles que l’islam existe, jamais une femme n’a prononcé un sermon du vendredi ou dirigé la prière des hommes.

Le Csom est conforté dans sa décision par le grand mufti d’Egypte, le cheikh Ali Jomaa. Dans une récente déclaration, il a indiqué que l’interdiction, pour la femme, de diriger une assemblée de prière s’impose d’elle-même, puisque les hommes ne peuvent accepter de prier sous la conduite d’une femme. (apic/ibc/bb)

16 juillet 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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