Montet: Un Prix hollywoodien a été remis dimanche à Chiara Lubich

Un «Texas ranger» aux côtés des Focolari

Pierre Rottet, Apic

Montet, 18 juillet 2006 (Apic) Le Centre de rencontre et de formation du mouvement des Focolari, à Montet, près de Fribourg, a été dimanche 16 juillet le théâtre de la remise du Prix hollywoodien «Lifetime Achievement Award» de la «Family-Theatre-Productions», à Chiara Lubich, fondatrice des Focolari.

Double événement lors de cette journée festive: le Prix, sous forme d’une statuette, a été remis par Clarence A. Gilyard, acteur américain, connu pour avoir interprété certains des principaux rôles dans Texas Ranger, en partenariat avec Chuck Norris, Piège de cristal, avec Bruce Willis, Top Gun, aux côtés de Tom Cruise, The Karate Kid; et Off The Mark, ainsi que de nombreux autres séries, téléfilms et films.

Chiara Lubich ne pouvant être présente à Montet, elle était représentée par Palmira Frizzera, membre des Focolari à Trente (Italie) et co-responsable du Centre de Rencontre et de Formation (CRF) des Focolari, à qui le prix a été remis. Une distinction attribuée à la fondatrice des Focolari pour sa contribution à un monde plus solidaire, en faveur de l’unité des Eglises et du dialogue entre religions.

Des dizaines d’étudiants du mouvement ont participé à cette cérémonie haute en couleurs et en chansons. Des Philippines à la Corée du Sud en passant par l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, une véritable mosaïque du monde s’était donné rendez-vous autour de l’acteur. Interview de Clarence A. Gilyard, allias Jimmy Trivette dans la série Texas Ranger, acteur et professeur de théâtre à l’Université du Texas.

Apic: Vous représentez ici la «Family-Theatre.Productions», c’est quoi, au juste?

Clarence A. Gilyard: Le Père Patrick Peyton, aujourd’hui décédé, est à l’origine de cette association. Il était prêtre aux Etats-Unis. C’était un passionné. Il a d’abord travaillé à des programmes de radio, avant de se tourner vers la télévision à Hollywood. Il s’est fait connaître pour avoir invité dans ses programmes la plupart des grandes vedettes d’Hollywood, les stars les plus connues. D’où l’idée de cette association de la «Family-Theatre.Productions», qui a germé, et dont le siège se trouve aujourd’hui au coeur de la ville du cinéma. Par le biais de cette association, nous organisons annuellement un festival de production de films réservé aux étudiants. Ce festival, doté du prix «Angeles», est d’ailleurs le plus important des Etats-Unis.

Apic: Le prix «Lifetime Achievement Award», pourquoi à Chiara Lubich?

Clarence A. Gilyard: Ce prix est décerné chaque année. A nos yeux, Chiara Lubich a compris que les médias sont l’acropole de notre temps. Elle n’a pas eu peur d’utiliser les nouvelles technologies, les moyens de communication les plus modernes pour faire connaître son charisme, son message. Elle a su, par ces moyens, convaincre les gens, les engager dans son mouvement d’unité et de solidarité. Ils sont aujourd’hui plus de 2,5 millions dans le monde, présents dans plus de 180 pays. Ce prix se justifie plus que jamais avec Chiara Lubich.

Apic: Etes-vous membre des Focolari.

Clarence A. Gilyard: Non. Cela fait 3 ans que j’ai connaissance de ce mouvement, en le découvrant à Loppiano, près de Florence. Personnellement, je n’ai jamais rencontré Chiara Lubich. Pour avoir côtoyé ce mouvement, et pris connaissance de sa philosophie de vie, j’ai su qu’il y avait avec les Focolari comme une partie de ce que je voulais dans ma vie. Il est une source d’inspiration pour ma famille et moi.

.ou d’un autre mouvement de l’Eglise catholique?

Clarence A. Gilyard: Je ne fais partie d’aucun mouvement dans l’Eglise catholique. Je me contente d’être présent dans ma paroisse. De pratiquer au mieux ma foi.

Apic: Les Focolari militent pour un monde plus juste, pour plus d’unité, de solidarité, pour la paix. On est bien loin des réalités de ce monde.

Clarence A. Gilyard: Les gens de ce mouvement vivent la vie du Christ: Jésus passerait pour anachronique aujourd’hui.

Apic: Comment vous est venue l’idée de travailler dans le milieu du cinéma?

Clarence A. Gilyard: J’ai fait peu à peu mes pas dans le cinéma et la télévision dans une émission populaire, connue aux Etats-Unis, une émission très drôle, dans laquelle je n’avais d’ailleurs qu’une phrase à dire. et sur laquelle j’ai travaillé pendant une semaine. Il n’en faut pas davantage, parfois, pour commencer une carrière, qui a pris son véritable envol lorsque j’avais 30 ans. J’ai alors vraiment commencé à percer dans ma carrière, et ainsi faire ma place dans ce milieu du cinéma.

Apic: Vous avez prêté votre concours au «Festiv’all for Jesus», du 10 au 16 juillet à Epinassey, dans le Valais. Vous êtes aujourd’hui à Montet. Est-ce vous vous impliquez autant dans le milieu du cinéma à Hollywood?

Clarence A. Gilyard: Je suis effectivement très impliqué dans des groupes à Hollywood, qui essaient de comprendre et d’établir des liens entre foi et cinéma. Il y a un important mouvement dans l’industrie du cinéma et de la télévision aux Etats-Unis qui se préoccupe de la foi. Il touche également des personnes aux moyens financiers solides, avec lesquels nous sommes en contact, et qui ne refusent pas le dialogue. Au contraire, puisqu’il nous arrive de faire des choses ensemble. D’un point de vue personnel, je m’implique forcément beaucoup. Au moment de ma «conversion», la pendule de ma vie est allée dans l’autre sens, y compris au point de me faire renoncer à travailler dans l’industrie du cinéma pendant un moment. Heureusement que j’ai écouté les personnes qui m’ont conseillé de rester. J’ai finalement poursuivi ma carrière. Ce qui m’a permis de peaufiner ma relation avec Jésus, mais aussi de l’intégrer dans le milieu de mon travail.

Apic: A Hollywood, est-ce que beaucoup de vos collègues acteurs partagent vos convictions.

Clarence A. Gilyard: Plus qu’on ne le pense.

Apic: Texas Ranger est une série relativement violente, bien dans le ton des séries américaines. Et où surtout, le bon finit toujours par l’emporter sur le méchant. Si c’était le cas dans la vie courante, dans le monde réel, cela se saurait.

Clarence A. Gilyard: Cela reste des films, pour divertir, et c’est ainsi qu’il faut le comprendre. En tout, il y a eu 203 épisodes, tournés en neuf ans. Et je ne pense pas que tous les épisodes de cette série soient violents. En même temps, je n’accepte pas que mes trois enfants regardent ces films, tout au moins jusqu’au jour où je serai certain qu’ils vont en saisir les nuances, une bonne compréhension pour faire la part des choses.

Apic: Quel regard portez-vous sur le ciné actuel d’Hollywood.

Clarence A. Gilyard: Une grosse affaire de fric.

Apic: Sur laquelle vous attirez l’attention de vos étudiants?

Clarence A. Gilyard: Oui, mais j’avoue que rien n’est facile. J’essaie de développer des cours qui, peu à peu, disent aux jeunes, que le cinéma qui est fait aujourd’hui à Hollywood n’est pas véridique. Que la vision transmise par les réalisateurs est fort éloignée des réalités de la vie. Les personnes sorties des films cultivent davantage le monde des apparences que celui du réel. Pour autant, je me garde de leur dire ce qu’ils doivent ou ne pas voir au cinéma.

Apic: Faire carrière pour un noir à Hollywood ne représente-t-il pas un handicap?

Clarence A. Gilyard: Comme partout ailleurs, il y a là du racisme. Et ce n’est sans doute pas toujours simple de faire sa place dans ce milieu. Reste qu’à Hollywood, on est assez malin pour confier des rôles à des personnes de couleur en fonction de l’audience visée. Cela donne du choix, avec le nombre de noirs, de latinos, y compris d’asiatiques résidant aux Etats-Unis.

Apic: Quel regard portez-vous sur les événements dans le monde..

Clarence A. Gilyard: Un regard préoccupé, y compris en raison du traitement que réserve l’homme à la nature. Les pays industrialisés polluent notre terre. Et les pays du Sud, souvent privés d’eau, en payent aujourd’hui le prix. Tout ce que nous faisons a un effet sur les autres.

Apic: Des projets?

Clarence A. Gilyard: Actuellement, j’étudie le scénario de mon prochain film. Mais il est encore trop tôt pour en parler. J’envisage aussi la scène à Broadway, à New York, d’un théâtre pour retracer les derniers jours de l’apartheid en Afrique du Sud. Sans parler d’un livre que je souhaite écrire.

Des photos de Clarence A. Gilyard peuvent être obtenues au Centre des Focolari, à Montet, tél: 026 662 54 44, ou à l’Agence Apic, à Fribourg, tél: 026 426 48 11.

(apic/pr)

18 juillet 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 6  min.
Partagez!