Joseph Kony a fait acte de repentance
Ouganda: Demande de pardon pour les exactions commises par son mouvement
Juba, 2 août 2006 (Apic) Le chef de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) d’Ouganda, Joseph Kony, a fait acte de repentance mardi 1er août 2006. Il a demandé «pardon» à son pays pour les atrocités commises par son mouvement. Pour la première fois, Kony, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, a reconnu ses crimes.
Selon l’envoyé spécial de Radio France Internationale (RFI), il s’est repenti devant une forte délégation de notables soudanais et du nord de l’Ouganda. «Je m’excuse et je vous demande pardon pour les actions commises par mes hommes», leur a-t-il notamment déclaré. Ces dignitaires l’avaient invité pour lui demander de déposer les armes et de négocier avec le gouvernement ougandais. La veille, il avait reçu dans son fief une délégation du gouvernement ougandais. C’était une première aussi depuis 1994.
«Beaucoup de violences sur les populations civiles me sont attribuées à tort», a-t-il dit aux notables. «En réalité, leur a-t-il indiqué, ces violences sont commises par l’armée ougandaise elle-même». Lors d’une conférence de presse improvisée à l’issue de cette rencontre, il a précisé qu’il n’est pas un «monstre, mais un être humain». Assis dans une clairière au milieu de la forêt, et entouré de combattants en armes, il a ajouté: «Je suis innocent des crimes que me fait porter la Cour pénale internationale».
Les notables soudanais et ougandais lui ont répondu qu’il était pardonné s’il assume la responsabilité totale et entière de tous les crimes commis par son mouvement depuis le début des hostilités. En quittant la rencontre avec les notables, pour rejoindre son repaire dans une forêt tropicale, en République Démocratique du Congo, Joseph Kony a déclaré que même s’il était attaqué par l’armée ougandaise, il ne riposterait pas. La Cour pénale a lancé l’année dernière contre Joseph Kony un mandat d’arrêt international, pour crime contre l’humanité.
La LRA qu’il dirige, lutte depuis près de 20 ans contre le régime du président Yoweri Museveni. Elle voudrait renverser ce pouvoir et le remplacer par un autre reposant sur les prétendus «dix commandements de l’Eglise». Son mouvement sanguinaire a enlevé un nombre indéterminé d’enfants, qu’il enrôle dans ses rangs, pour servir notamment d’esclaves sexuels. (apic/ibc/be)