Une ingérence de l’Etat dans les affaires d’Eglise

Genève: Le COE exhorte Israël à reconnaître le patriarche Théophile III de Jérusalem

Genève, 4 octobre 2006 (Apic) Le COE a écrit au gouvernement israélien pour l’engager vivement à reconnaître dans les plus brefs délais le patriarche Théophile III comme chef du Patriarcat orthodoxe grecque de Jérusalem.

«J’écris pour faire part de la profonde préoccupation du Conseil oecuménique des Eglises concernant le retard que prend la reconnaissance par le gouvernement israélien de Sa Béatitude le patriarche Théophile III en tant que chef du Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem, et pour exiger que des mesures soient prises pour remédier à ce retard,» a écrit le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, dans une lettre adressée au Premier ministre israélien Ehud Olmert, rendue publique le 3 octobre.

Selon des accords de longue date, rappelle l’agence oecuménique ENI, l’élection du patriarche de Jérusalem, qui est responsable de la plus vieille et plus importante Eglise en Terre Sainte, doit être approuvée par les autorités israéliennes, jordaniennes et palestiniennes. Théophile III a été élu en 2005 par le synode de l’Eglise pour remplacer le patriarche Irénée Ier, évincé en raison d’allégations – qu’il nie – selon lesquelles il aurait vendu et loué à des investisseurs juifs des terres appartenant à l’Eglise sans l’accord du synode. Israël continue de reconnaître Irénée Ier et n’a pas approuvé l’élection de Théophile III comme patriarche.

Elu patriarche depuis plus d’un an

«Plus d’un an a passé depuis son élection à ce poste,» a déclaré le pasteur Kobia dans la lettre. «Les autres gouvernements concernés ont pleinement reconnu son autorité.» La non-reconnaissance de Théophile III par Israël empêche la plus importante Eglise membre du COE en Terre Sainte d’accomplir normalement ses fonctions, a fait savoir l’organisation oecuménique dans un communiqué.

Samuel Kobia a qualifié ce refus de «délai injustifié», soulignant que le fait qu’Israël continue à reconnaître l’ancien patriarche Irénée Ier, «démis de ses fonctions dans les règles», faisait «fi des mesures prises par les représentants religieux légitimes» de l’Eglise de Jérusalem. Selon le pasteur Kobia, «cela équivaut à une ingérence de l’Etat dans les affaires d’Eglise». Irénée Ier avait été élu patriarche en 2001, malgré les objections du gouvernement israélien, qui n’a pas validé son élection avant 2004, l’accusant d’être pro-palestinien. En septembre, le Comité central du COE avait demandé au pasteur Kobia d’intervenir auprès du gouvernement israélien au sujet du statut de Théophile III. (apic/eni/bb)

4 octobre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!