La dernière réalisation signée Mario Botta
Turin: Une église qui reproduit le Saint-Suaire va être inaugurée le 6 décembre
Turin, 4 décembre 2006 (Apic) L’architecte tessinois Mario Botta voit la réalisation de son dernier projet réalisé: l’église du Santo Volto à Turin (la Sainte Face). Avec deux «inventions» de l’architecte, à savoir une mosaïque qui reproduit le Saint Suaire et un chemin en guise de clocher. Le quotidien catholique itelien L’Avvenire rapporte l’événement.
«Je suis convaincu que cette église n’est pas qu’une église de plus pour la ville mais une vraie architecture sacrée de haute valeur artistique». Comme le rapporte le quotidien catholique italien l’Avvenire du 1er décembre, c’est ainsi que l’archevêque de Turin, Mgr Severino Poletto, parle du nouveau complexe ecclésial qui sera présenté à la ville de Turin le 6 décembre prochain. Le prélat poursuit en louant le travail de l’architecte d’origine tessinoise Mario Botta. «Pour cette église de la Sainte-Face, l’architecte Mario Botta a reproduit sur les parois de l’abside le visage qui émerge du Saint-Suaire».
Il s’agit aussi d’un nouveau type de mosaïque, explique pour sa part Botta. «Nous avions besoin qu’entre l’espace géométriquement abstrait de l’architecture, il y ait une référence figurative forte. Nous nous sommes donc tournés vers l’image du Saint Suaire, qui est la gardienne de l’église turinoise. Nous l’avons relevée et l’avons reproduite sur les parois de l’abside». L’architecte explique encore que plus l’on va vers la globalisation, plus fort est le besoin de réaffirmer une identité.
Dans cette église, poursuit-il, l’architecture s’articule en un «engrenage» à plan central qui voit rassemblés sept puits de lumière d’une hauteur de 35 mètres, ce qui garantit que la course des heures soit marquée à l’intérieur par le mouvement des lumières et des ombres».. Trois chapelles sont assemblées symétriquement sur chaque côté, et il n’y a pas de fenêtres sur les côtés. L’édifice constitue aussi «un point ferme dans la trame urbaine».
«Turin, de cité industrielle, s’est rapidement profilée comme une nouvelle réalité post-industrielle…» C’est dans ce contexte que l’archevêque a pris l’initiative de construire cet ensemble ecclésial sur l’aire des anciennes aciéries de la Via Borgaro, avec l’église proprement dite, les locaux qui servent aux services paroissiaux, une salle de congrès et tous les bureaux de la curie diocésaine. Il est ainsi fait référence au passé industriel de la ville du Nord de l’Italie.
Pour Mario Botta, concevoir et construire une église «offre une prospective particulière sur des problèmes cruciaux pour l’architecture». «Parce qu’une église confère une importance telle à la lumière, à la gravité, au seuil, aux limites. aspects fondateurs de signifiants, et de sacralité, pour l’architecture tout court». Il ajoute: «Dans l’église, l’architecture retrouve la force de ses fondements». (apic/avvenire/vb)