La Commission Ecclesia Dei doit se réunir le 12 décembre
Rome: Bientôt la libéralisation du missel tridentin de Saint Pie V ?
Rome, 11 décembre 2006 (Apic) La Commission Ecclesia Dei – qui a pour mission de faciliter le retour à la pleine communion ecclésiale des disciples de Mgr Lefebvre – devrait se réunir le 12 décembre 2006 à Rome. Il s’agit d’une première session plénière destinée à traiter de la question de la libéralisation du missel de Saint Pie V.
C’est ce qu’annonce lundi 11 décembre l’agence I.MEDIA, qui a appris cette nouvelle de sources concordantes au Vatican. Membre de cette commission en charge du dossier des traditionalistes, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, participera à la réunion.
Les évêques de France inquiets
Lors de leur réunion plénière, du 4 au 9 novembre dernier, les évêques de France avaient manifesté leur inquiétude au sujet du projet de libéralisation du missel tridentin envisagé par Benoît XVI. A la fin de leur réunion, à Lourdes, ils avaient manifesté leur soutien inconditionnel à leur président, le cardinal Jean-Pierre Ricard, appelé à travailler avec d’autres cardinaux sur ce dossier épineux. Il avait expliqué aux évêques «le désir de Benoît XVI de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin au schisme lefebvriste».
Dans un message très inhabituel adressé au seul membre français de la Commission Ecclesia Dei, les cent dix évêques en fonction avaient alors souhaité redire «leur communion» avec Benoît XVI, et leur volonté «d’oeuvrer pour la réconciliation dans la vérité et dans la charité», mais aussi «leur attachement à la rénovation liturgique voulue par le Concile Vatican II». Le cardinal avait en effet indiqué que le pape avait l’intention d’entendre toutes les remarques des évêques sur le sujet et avait demandé à la Commission de travailler sur la question. Le cardinal Ricard s’était alors dit «réconforté» par ce geste de confiance des évêques, «qui m’exprime des convictions sans me donner de consignes», avait-il alors souligné.
«Pour l’instant, rien n’a été fait au Vatican» concernant le Motu Proprio sur la libéralisation de la messe tridentine, avait par ailleurs déclaré à I.MEDIA le cardinal Jean-Pierre Ricard. S’exprimant au sujet du décret sur la libéralisation de la messe tridentine, il avait souligné qu’»on a lu dans les journaux que c’était quasiment fait». Or, d’après lui, «il s’agit seulement d’une suggestion du cardinal Castrillon Hoyos (président de la Commission Ecclesia Dei, ndlr), mais pour l’instant rien n’a été fait au Vatican».
Le texte à l’étude, a néanmoins expliqué le cardinal français, est une réponse aux exigences de Mgr Fellay (le responsable de la Fraternité saint Pie X, ndlr) concernant la libéralisation du rite tridentin et la levée des excommunications de 1988. «Ce texte concerne le premier point», avait-il précisé. «Ce que m’a dit le pape, c’est que le travail et la réflexion sont encore à faire», avait-t-il encore confié. «Il faut encore voir de quel type de texte il s’agira». Après, avait encore expliqué le cardinal Ricard, «le texte doit passer à la consultation».
Le cardinal Jean-Pierre Ricard a été reçu en audience par Benoît XVI au Vatican, le 26 octobre dernier. Le pape lui aurait alors demandé son opinion quant à la possible libéralisation de la messe tridentine et à la création de l’Institut du Bon Pasteur – un Institut de droit pontifical relevant directement du Saint-Siège avec siège en la paroisse Saint Eloi à Bordeaux – au début du mois précédent.
D’après le président de la Conférence des évêques de France, cette dernière est pour beaucoup dans la réaction vive de certains évêques français, qui se sont immédiatement prononcés contre une éventuelle libéralisation de la messe tridentine, défendant le principe de subsidiarité dans l’Eglise et les acquis du Concile Vatican II (1962-1965). (apic/imedia/ami/hy/be)