Canada: Succès d’une série télévisée humoristique sur chaîne publique CBC

«La petite mosquée» dans la prairie fait un tabac

Toronto, 30 janvier 2007 (Apic) Une nouvelle série télévisée canadienne intitulée «La petite mosquée dans la prairie» attire l’attention des médias du monde entier depuis son lancement le 9 janvier. Des journaux comme The New York Times, le Jerusalem Post, le quotidien saoudien Arab News et d’autres ont parlé de la série dans leurs colonnes.

La nouvelle série, diffusée par la chaîne publique canadienne CBC-TV, raconte la vie d’une communauté musulmane d’une petite ville du centre du pays. Le titre fait référence à «La petite maison dans la prairie», la série culte qui racontait la vie de pionniers menée par la famille Ingalls dans le Minnesota des années 1870-1880. La version 2007 au Canada est traduite par «La petite mosquée dans la prairie». Son nom est également un jeu de mots géographique, car l’action se déroule à Mercy, une petite ville fictive de la province du Saskatchewan, surnommée «Prairie», car située en plein centre du Canada et de ses grandes plaines.

Pas une satire politique

Cette série suit d’un regard humoristique les efforts d’un jeune imam, fraîchement débarqué de la grande ville où il était avocat, pour mener un petit groupe de musulmans qui a réussi à convaincre un prêtre anglican de les laisser établir une mosquée dans la cave de l’église locale. Cette comédie sociale hebdomadaire sur une communauté musulmane vivant dans une petite ville des Prairies de l’ouest canadien a été élaborée par Zarqa Nawaz, une réalisatrice canadienne musulmane.

Bien que la série attire un grand nombre de téléspectateurs, certains observateurs ont critiqué le ton édulcoré de l’humour employé, mais Zarqa Nawaz affirme que la série n’a pas pour but d’être une satire politique. «Je veux juste que les gens rient avec les musulmans comme ils rient avec n’importe quelles autres personnes et qu’ils le fassent de bon coeur», explique-t-elle. «Je pense que les gens se retrouveront dans les personnages et les répliques de notre série, quelle que soit leur communauté religieuse d’origine».

Zarqa Nawaz dit s’être inspirée de sa propre expérience. Après avoir vécu à Toronto, à l’Est du Canada, cette musulmane s’est ensuite installée à Régina, la capitale du Saskatchewan. Certaines des situations montrées dans cette «sitcom» ont souvent une base réelle: l’incompréhension entre musulmans, qui ne représentent que le 2% de la population canadienne, et leurs voisins non musulmans. Musulmane pratiquante et mère de quatre enfants, Zarqa Nawaz espère aussi que son oeuvre permettra de contribuer à dissiper des préjugés sur l’islam et les musulmans. «Depuis le 11 septembre 2001, ce que l’on voit aux nouvelles présente les musulmans en termes de conflit. Cela crée une image unidimensionnelle d’une communauté très diverse. A travers la comédie, j’espère qu’une petite lumière éclairera la lanterne de ceux qui ont des préjugés, notamment dans le monde post 11-septembre», souligne Zarqa Nawaz.

Par ailleurs, la série suscite des débats sur les blogs. Sur truthdig.com, un blogueur a écrit: «Il y a une génération, Archie Bunker avait aidé les gens à voir l’absurdité de la haine et des préjugés aveugles, à voir à quel point il est stupide de déblatérer sans savoir de quoi on parle et à comprendre à quel point cela peut être amusant. «La petite mosquée dans la prairie est tout aussi prometteuse».

Toutefois, sur le même site, un blogueur a écrit: «Cette série ne va pas changer les attitudes envers les musulmans – alors qu’il y a des bombardements chaque jour au Moyen-Orient et que des musulmans complotent la destruction de la civilisation occidentale». (apic/eni/be)

30 janvier 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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