Lyss: L’agence C diffuse ses versets bibliques depuis deux décennies

Le département «publicité externe» du Royaume de Dieu

Markus Dütschler, Apic / Traduction: Bernard Bovigny

Lyss, 2 mars 2007 (Apic) L’agence interconfessionnelle C déborde d’énergie stratégique pour diffuser la parole de Dieu en Suisse. Lorsque les versets bibliques trouvent place sur des affiches, dans les annonces publicitaires des journaux ou sur des sachets de sucre, cela ne demeure pas sans effets. C’est ce dont ses promoteurs sont convaincus.

«Je crois que Jésus Christ est fils de Dieu». Cette affirmation émane du footballeur brésilien Zé Roberto – plus exactement du livre biblique des Actes des apôtres – et figure sur de nombreuses affiches bleues placardées actuellement en Suisse. Et celui qui consulte les annonces mortuaires dans son quotidien peut découvrir sur la même page des versets comme: «Je sais que mon sauveur est vivant».

La centrale de cette campagne de publicité est basée dans le Seeland bernois, à Lyss. C’est là que réside l’agent d’assurances Peter Stucki. Il préside le comité de sept membres, qui planifie les projets de diffusion de la Parole de Dieu.

Peter Stucki définit ainsi le rôle de l’agence C: «Il y a beaucoup département dans le Royaume de Dieu. Et nous nous occupons de la publicité externe». Selon lui, les versets bibliques agissent eux-mêmes: «Dieu vit en nous à travers sa parole». Et elle ne circulerait jamais en vain. Beaucoup d’habitants, en Suisse, savent que les affiches avec les versets bibliques proviennent de l’agence C. «Pourtant nous ne faisons de publicité ni pour nous, ni pour une Eglise, ni pour une communauté. Car la parole en elle-même est notre message».

Peter Stucki, visiblement versé dans le contact avec la clientèle, s’anime en parlant: «Cela concerne le Dieu aimant, qui a un merveilleux plan pour ce monde. Mais nous autres chameaux lui faussons sans cesse compagnie!»

Versets bibliques à côté des annonces mortuaires

Les fameuses paroles bibliques qui côtoient les annonces mortuaires devraient encore se développer. Le comité de l’agence C a récemment chargé une commission en vue d’élaborer un concept pour la parution régulière de versets bibliques dans tous les quotidiens et revues en Suisse.

Au comité siège également Beat Christen, un collaborateur des Groupes bibliques réunis, qui exerce une profession particulière. Il se décrit comme «Prieur accrédité» au Palais fédéral à Berne, où il accomplit une activité d’accompagnement spirituel et de pastorale.

Un autre membre du comité, Kurt Bühlmann, affirme qu’il a été «un entrepreneur possédé par le pouvoir et par l’argent, et un spéculateur immobilier». Lorsque son empire s’est effondré lors de la crise conjoncturelle au début des années 90, il a perdu sa femme, ses amis et sa fortune. Il a même voulu se donner la mort, affirme-t-il ouvertement. «Et c’est là que le Seigneur, le tout-puissant, est intervenu dans ma vie disloquée».

Les affiches lui ont aussi parlé, alors qu’il était non chrétien, souligne Kurt Bühlmann. Peter Stucki est également d’avis que les affiches atteignent «autant les milieux séculiers que chrétiens». Même des professionnels de la publicité louent la simplicité du concept. «Ils affirment que nos affiches sortent positivement du lot».

Fondateur de l’agence C et inventeur de Sipuro

Le prédécesseur de Peter Stucki est Bruno Jordi, un imprimeur de Belp qui siège toujours au comité. Et le prédécesseur de ce dernier est un éminent personnage: Heinrich Rohrer, décédé en 1998, fabricant de produits de nettoyage à Münsingen, près de Berne. Ce droguiste a commencé en 1951 à produire des articles pour le ménage. L’un d’eux s’appelait «Siphon-Putzen-Rohrer», abrégé Sipuro. Ce personnage virevoltant, qui avait notamment exposé un avion militaire mis hors service dans son jardin, est le fondateur de l’agence C.

Heinrich Rohrer «a trouvé la foi à Lyss», raconte Peter Stucki. Le bureau de l’agence C, installé d’abord à Belp chez Bruno Jordi, est ainsi quasiment revenu au lieu d’origine de son histoire. Heinrich Rohrer – qui est en outre le grand-père du champion de snow-board Fabien Rohrer – a débuté dans son activité missionnaire en 1985. A Pâques 1986, il a fait paraître dans le journal de boulevard «Blick», édité à Zurich, une pleine page de publi-reportage intitulée: «Le corps a disparu! Des témoins l’affirment: Jésus est à nouveau vivant!».

Un tournant dans les campagnes bibliques

En automne 2006, un jeune homme s’attaqua vivement aux campagnes de l’agence C. Entre autres, une affiche au parking de l’hôpital de l’Ile à Berne avec le message «Le sans-Dieu connaît de nombreux tourments» le met en colère. Ce n’est justement pas le genre de messages dont les malades ont besoin. Aussi, il jugea les affiches de l’agence C «arrogantes». Lui qui, selon ses dires, ne pouvait entamer une relation avec Dieu et la foi se sentait exclu par de telles actions. Il s’adressa à la «Berner Zeitung» à travers une lettre de lecteur, qui a été le point de départ de nombreux articles dans les journaux.

La diffusion a ensuite été confiée aux sociétés d’affichage, explique le comité de l’agence C. Et les affiches ne seront sciemment plus placées à certains endroits. Elles seront dorénavant basées sur un concept de «Vision sur sept ans» de diffusion de la Parole de Dieu en Suisse. La foi chrétienne fait partie du patrimoine culturel occidental, et n’a rien de menaçant.

L’agence C a développé une pensée à long terme. La phase 1 de la vision sur sept ans (»Présenter la Parole de Dieu») dure actuellement jusqu’en mars 2008. Puis suivra jusqu’en 2010 la phase «Enseigner l’amour et la fidélité de Dieu». La 3e phase suivra avec pour thème «Faire connaître les commandements de Dieu».

Selon l’agence C, la Suisse a un besoin accru d’entendre, de lire et d’expérimenter la Parole de Dieu. Dans une lettre circulaire de décembre 2006, il est ainsi affirmé que la Parole de Dieu «n’est pas simplement une offre publicitaire parmi d’autres». Elle est en fait «probablement la seule alternative pour une société toujours plus en dérive dans notre pays».

Note: Site internet de l’agence C : www.agentur-c.ch

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