Le prédicateur de la Maison pontificale met les choses au point
Rome: Dans l’Evangile, pas d’invitation à la violence
Rome, 18 mars 2007 (Apic) Faisant référence au livre L’Enquête sur Jésus, qui a suscité une polémique en Italie, le père Raniero Cantalamessa a dit, dans sa prédication du 16 mars 2007, qu’il n’y avait pas d’invitation à la violence dans l’Evangile.
Le prédicateur de la Maison pontificale, le Père Raniero Cantalamessa estime que dans l’Evangile, «il n’y a pas d’appel à la violence, mélangé à des exhortations contraires». Il commentait, devant la curie romaine et le pape la Béatitude: ’Bienheureux les doux parce qu’ils posséderont la terre’, à l’occasion du vendredi de Carême. Critiquant la thèse du livre paru en Italie L’Enquête sur Jésus, le capucin a dit: «si les chrétiens ont pu, à certaines époques, dévier sur de ce point», la source est cependant «limpide» et l’Eglise peut revenir à cette référence à chaque époque. Dans leur livre paru en 2006 aux éditions italiennes Mondadori, le journaliste Corrado Augias dialogue avec le bibliste italien, Mauro Pesce, sur le thème de Jésus, en tentant d’établir sa carte d’identité.
Dans sa méditation, le prédicateur de la Maison pontificale a par ailleurs ajouté que «la Béatitude des doux est devenue d’une pertinence extraordinaire dans le débat sur la religion et la violence, qui se sont enflammées après le 11 septembre 2001». Il a souligné que dans l’Evangile, il n’y avait pas d’invitation à la violence, critiquant ainsi l’interprétation des deux Italiens de la phrase de Luc (Lc 19, 27) à laquelle, selon le capucin, se réfèrent «les défenseurs de la guerre sainte». L’Evangéliste n’attribue pas ces paroles à Jésus, «mais au roi de la parabole», a expliqué le capucin italien. Il s’agit pour lui d’une métaphore faisant référence à la vie et à la mort spirituelles.
Nietzsche «antichrétien»
Le prédicateur pontifical a par ailleurs critiqué dans sa réflexion sur le Christ l’actuelle tentative «d’absoudre Nietzsche de toute accusation, de le domestiquer jusqu’à le christianiser». Pour lui, Nietzsche est antichrétien et «il y a un lien objectif entre la proposition de Nietzsche et le programme hitlérien d’élimination de groupes humains entiers pour l’avancée de la civilisation et la pureté de la race». Jésus, lui, a fait de la douceur et de la non-violence, le signe de la vraie grandeur, a-t-il encore dit, et si le paganisme exalte le sacrifice du faible en faveur de fort et de l’avancée de la vie, le christianisme exalte le sacrifice du fort en faveur du faible». Le père Raniero Cantalamessa donnera encore deux prédications à la curie romaine les vendredi 23 et 30 mars prochains. (apic/imedia/ar/vb)