La lutte contre la pauvreté est un impératif moral
Congo Brazzaville: Message des évêques de la République du Congo
Brazzaville, 25 avril 2007 (Apic) Congo Brazzaville: Message des évêques de la République du Congo, affirment à Brazzaville les évêques de la République du Congo. Au terme de la 35ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), tenue à Brazzaville du 16 au 22 avril, les évêques affirment qu’aujourd’hui au Congo, la pauvreté constitue «un fléau national et une préoccupation majeure».
Les évêques et ordinaires du Congo invitent «les pouvoirs publics, l’opinion nationale et internationale et les hommes et les femmes de bonne volonté» à un engagement concret pour la réduction de la pauvreté dans leur message sur la question sociale et la lutte contre la pauvreté.
Dans leur message rapporté par l’agence missionnaire MISNA à Rome, ils relèvent que «le pauvre a toujours été et est au coeur de l’Eglise» et que la pauvreté pose un dramatique problème de justice. Les évêques congolais constatent cette dramatique réalité sur la base des enquêtes menées sur le terrain, notamment par la Commission Justice et Paix, la Caritas et la Pastorale de la santé. Ils relèvent que la pauvreté est multidimensionnelle: matérielle, économique, morale et sociale.
La tendance à la pauvreté s’accélère au Congo, notent-ils, et les pauvres sont souvent victimes de la violence et de la cupidité des hommes: «ils vivent dans des logements exigus, occupent des emplois peu valorisants et très peu rémunérés, ils n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité, aux soins et leurs enfants vont difficilement à l’école».
Face à un tel constat, la Conférence épiscopale du Congo identifie dans son document une série de causes endogènes de la pauvreté – entre autres la difficulté d’accès à l’emploi, la baisse inquiétante du pouvoir d’achat, la démission de l’Etat face à ses responsabilités et la corruption généralisée – et exogènes, notamment le prix de matières premières. «Les producteurs des matières premières ne sont pas responsables de la fixation des prix de celles-ci sur le marché international», lit-on dans le communiqué des évêques congolais.
Solidarité avec les pygmées
Ils exhortent ainsi les pouvoirs publics à mettre en place et promouvoir une politique efficace de protection sociale et d’accès durable à l’emploi, notamment pour les jeunes; à réguler la fixation des prix des denrées de première nécessité; à créer les conditions d’une bonne éducation; à permettre un meilleur accès aux soins de santé pour tous, jusque dans les villages les plus reculés. Ils demandent également d’accélérer la politique de désenclavement de l’arrière-pays.
Les évêques congolais s’adressent ensuite à la société civile, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, les invitant «à plus de civisme, de conscience professionnelle, d’organisation et de solidarité (.) afin d’abolir toute forme d’asservissement et d’abandon de certaines catégories sociales comme nos frères et soeurs les pygmées, encore marginalisés et exploités».
Le document final élaboré à l’issue de l’Assemblée plénière, conclue dimanche à Brazzaville, est présenté comme le prolongement et l’achèvement d’une réflexion engagée par les évêques congolais en avril 2005, dans le cadre plus vaste de «la Mission de l’Eglise dans la société congolaise: dimension sociale de l’Evangile».
Les signataires du message sont Mgr Louis Portella-Mbuyu, évêque de Kinkala et président de la CEC, Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, Mgr Ernest Kombo, évêque d’Owando, Mgr Jean-Claude Makaya, évêque de Pointe-Noire, Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, le Père Yves Monot, administrateur apostolique de Ouesso, et le Père Jean Gardin, préfet apostolique de la Likouala. (apic/misna/be)