Le pape avec des milliers de jeunes pendant plus de 2 heures
Sao Paulo: Benoît XVI, énumère les responsabilités des jeunes du Brésil
De Sao Paulo, Antoine-Marie Izoard, agence I.Media, partenaire de l’Apic à Rome
São Paulo, 11 mai 2007 (Apic) Le pape Benoît XVI a mis les jeunes Brésiliens devant leur «responsabilité» face aux «assauts du matérialisme et du laïcisme», les invitant à «évangéliser» leurs contemporains, à être d’honnêtes citoyens, à respecter l’institution du mariage, dans la soirée du 10 mai 2007.
A quelques dizaines de milliers de jeunes rassemblés au stade ’Pacaembu’ de São Paulo, le pape, exigeant et très applaudi, a demandé d’être les «apôtres» d’une «jeunesse sans repères», de surmonter leurs «peurs» et de préserver l’environnement, en particulier la forêt amazonienne.
Au soir de la deuxième journée de son séjour au Brésil, le pape a présidé une rencontre particulièrement festive rythmée par des témoignages, des chants et des lectures bibliques. Il avait pris place sur un podium, au coeur du deuxième stade de la ville de São Paulo, sous une immense colombe stylisée. Au terme de la célébration, Benoît XVI a pris la parole pour un long discours en portugais. Il a aussi très brièvement salué les fidèles du continent en français et anglais.
«Le Seigneur apprécie sans doute votre vie chrétienne», a lancé Benoît XVI aux jeunes avant de les inviter à «aller de l’avant» sans «jamais dire que cela suffit». «Les années que vous vivez actuellement sont celles qui préparent votre avenir. ’Demain’ dépend beaucoup de la façon dont vivez ’l’aujourd’hui’ de votre jeunesse», a ainsi confié le pape avant de demander aux jeunes générations de ne pas «gaspiller» leur vie, les invitant à vivre «avec enthousiasme, avec joie, mais surtout avec le sens de la responsabilité».
Devant les «peurs de la jeunesse d’aujourd’hui», face à «un énorme déficit de l’espérance», Benoît XVI a envoyé les jeunes «évangéliser les garçons et les filles qui errent dans ce monde comme des brebis sans pasteur». «Soyez les apôtres des jeunes», a lancé le pape à la foule.
Mariage, fidélité et environnement
Il a ainsi expliqué que beaucoup de jeunes avaient «peur de mourir, au moment où la vie est en train d’éclore», qu’ils avaient «peur de se tromper parce qu’ils n’ont pas trouvé le sens de la vie» ou encore «peur de rester détachés face à la rapidité déconcertante des événements et des communications». «On enregistre, a-t-il regretté, un fort pourcentage de décès parmi les jeunes, la menace de la violence, la prolifération déplorable des drogues qui secoue jusqu’à la racine la plus profonde de la jeunesse actuelle», une «jeunesse sans repères».
Pour Benoît XVI, un homme et une femme qui ne sont pas préparés aux défis réels posés par une interprétation correcte de la vie chrétienne de leur propre environnement seront la proie facile de tous les assauts du matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux.
«Ayez surtout un grand respect pour l’institution du sacrement de mariage», a demandé le pape aux jeunes qui l’ont particulièrement applaudi. Car, à ses yeux, «il ne pourra y avoir de véritable bonheur dans les foyers si, dans le même temps, il n’y a pas de fidélité entre les époux». Aux jeunes, le pape a demandé de «résister avec force aux attaques du mal qui agit dans de nombreux domaines, qui pousse à une vie dissolue, paradoxalement vide, qui fait disparaître le don précieux de la liberté et du bonheur».
Benoît XVI leur a également demandé d’être «les protagonistes d’une société plus juste et plus fraternelle, en accomplissant les devoirs à l’égard de l’Etat, en respectant ses lois, sans se laisser transporter par la haine et la violence, en cherchant à être des exemples de conduite chrétienne dans l’environnement professionnel et social, en se distinguant par leur honnêteté dans les rapports sociaux et professionnels». «Une ambition démesurée de richesse et de pouvoir», a prévenu le pape, «mène à la corruption personnelle et des autres». «Aucun motif valable ne justifie la tentation de faire prévaloir ses propres aspirations humaines, autant économiques que politiques, par le biais de la fraude et de la tromperie».
Dieu «exige», a encore expliqué le pape, que les hommes s’occupent des problèmes de leurs semblables mais aussi «de la préservation effective et de la protection de l’environnement naturel». Pour le pape, la dévastation de l’environnement en Amazonie et les menaces contre la dignité humaine de ses populations exigent un engagement plus grand dans les domaines d’action les plus divers que la société requiert.
Au cours de la soirée, avant l’intervention du pape, des chants et des témoignages avaient longuement fait référence à l’Amazonie.
La rencontre du pape avec les jeunes, qui s’était ouverte à 18h (23h à Rome), a duré plus deux heures et demie, à la nuit tombée. Avant l’arrivée du pape, la foule rassemblée à l’intérieur du stade avait crié : «Oui à la vie, non à l’avortement», ou encore : «Brésil, pays catholique». Le ministre brésilien de la santé a proposé un referendum en vue de légaliser l’avortement dans le pays. (apic/imedia/ami/pr)