Suisse: Le Mouvement raëlien perd à nouveau un procès contre «La Liberté»

La secte déboutée sur toute la ligne: une fois de plus

Vevey/Fribourg, 16 août 2007 (Apic) Le Tribunal civil de l’Est vaudois, à Vevey, a débouté récemment le Mouvement raëlien et deux de ses adeptes, qui attaquaient le quotidien romand «La Liberté», édité à Fribourg, en dommages-intérêt, réclamant 15’000 francs de tort moral pour un article consacré aux «Cafés féminité» lausannois, rendez-vous mensuels auxquels était invité le public. La secte a été condamnée à payer 6’080 francs de dépens au quotidien fribourgeois.

Le Tribunal civil de l’Est vaudois, à Vevey, vient donc de rejeter intégralement l’action intentée contre «La Liberté» par la secte Raël et deux de ses membres. Dans une enquête parue en avril 2005, le quotidien fribourgeois avait révélé que le Mouvement raëlien se cachait derrière les «Cafés féminité» organisés dans un restaurant lausannois, ce que la secte contestait.

«La Liberté» écrivait alors que la soumission sexuelle de ses disciples femmes était au centre des principes prônés par Raël, entre autres.

L’article soulignait le message de soumission féminine que promeut la secte et rappelait les positions raëliennes sur le clonage et ses relents d’eugénisme.

Le Tribunal a intégralement rejeté les demandes des deux raëliennes et de leur ordre. Il a estimé que chacune de ces dérives idéologiques est effectivement prouvée par la littérature raëlienne elle-même, et que la nécessité d’en informer le public par voie de presse soit n’est pas en soi illicite, soit répond à un intérêt prépondérant, qui passe avant le droit à l’honneur de la secte ou de ses membres.

En 1998 déjà, dans une action contre «La Liberté», le Mouvement raëlien avait été débouté par le Tribunal fédéral. Le quotidien avait refusé un droit de réponse après avoir écrit que la secte «prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l’inceste».

Les «Anges» particuliers de Raël ont un sexe

Dans un article par le 31 mars 2001, l’Apic révélait l’existence des «anges» de la secte, soumises à Raël. Les «anges» version Raël ont un sexe, relevait alors l’article. Qui relatait que les plus belles femmes adeptes de la secte, étaient en effet appelées à se mettre au service du «dernier des prophètes», Raël. Sexuellement. Et pour enfanter le cas échéant, d’êtres parfaits dénués de «toutes tares physiques», dans l’»ambassade» que la secte se propose de construire depuis des années.

En été 1998, le Tribunal fédéral (TF) avait refusé un droit de réponse à la secte raëlienne. Celle-ci demandait de pouvoir exercer ce droit à la suite d’un article écrit par l’Agence APIC, publié en août 1997 par le quotidien «La Liberté». Après le juge de la Sarine et le Tribunal cantonal, le jugement du TF, appelé à faire jurisprudence, avait rejeté deux recours de la secte contre «La Liberté».

Les raëliens s’étaient sentis attaqués par un article publié peu avant le conclave de la secte tenu à Salquenen, en Valais (Suisse). Dans son article, l’auteur affirmait que la secte «prônait théoriquement la pédophilie et l’inceste dans ses écrits»; constatait que deux membres de la secte avaient été condamnés à Carpentras pour agression sexuelle contre une fillette de 12 ans et rappelait enfin que le Mouvement avait été jugé dangereux en France.

Lorsque la secte affirmait pour sa défense dans sa lettre adressée à «La Liberté» qu’elle condamnait formellement la pédophilie et l’inceste, elle rendait une réponse manifestement inexacte, que le journal n’avait pas à reprendre, au risque de manipuler ses lecteurs sur les visées réelles de la secte, estimait alors le Tribunal fédéral dans les considérants de son jugement. (apic/com/pr)

16 août 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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