Sénégal: Concert de dénonciations de la «privatisation» de l’éducation dans le monde

L’Union des étudiants catholiques du Sénégal en première ligne

Dakar, 9 septembre 2007 (Apic) L’Union des étudiants catholiques du Sénégal (UECS) monte en première ligne contre la «privatisation» croissante de l’éducation dans le monde. Elle a dénoncé cette tendance, lors d’une rencontre internationale qui s’est tenue à Dakar durant la semaine. Cette réunion portait sur l’évaluation du bilan à mi-parcours du Forum mondial de Dakar 2000 sur l’Education pour tous (EPT).

Entre 250 et 300 représentants d’Organisations non-gouvernementales (ONG), d’Organisations de la société civile (OSC) du Sud et du Nord, et l’UNESCO ont participé à ces assises. Paul Mendy, représentant de l’UECS aux travaux, a déclaré à l’Apic que étudiants catholiques du Sénégal ne veulent pas que les étudiants soient utilisés à des fins commerciales. «Nous voulons que l’éducation serve le citoyen pour participer au développement économique et social de son pays, mais pas pour qu’il (le citoyen) soit formé uniquement pour les besoins du marché», a-t-il souligné. Il a évoqué, à cet égard, les nombreuses écoles d’enseignement supérieur privées qui forment aux métiers commerciaux du marketing, de la comptabilité, de la finance, etc..

Il a aussi fustigé «les mauvaises politiques» des Etats africains en matière d’enseignement supérieur, avec une surcharge d’étudiants dans les salles de cours. «Ce ne sont pas de bonnes conditions pour apprendre», a estimé encore Paul Mendy.

L’UECS, qui rassemble toutes les associations d’étudiants catholiques du Sénégal, souscrit entièrement à la déclaration de 2004 du Mouvement international des étudiants catholiques (MIEC) au Conseil économique et social de l’ONU. Dans cette déclaration en 11 points, le MIEC se dit «profondément préoccupé et troublé par l’approche de plus en plus mercantile de l’éducation».

«Nous, (étudiants membres du mouvement), ressentons une vive inquiétude lorsque dans l’enseignement supérieur, les étudiants sont traités comme des consommateurs virtuels plutôt que comme des agents du développement social. Cette optique conduit souvent à adapter les programmes aux exigences du marché du travail au détriment des sciences humaines», fait-il encore remarquer.

Ces critiques et inquiétudes sont partagées par «Education internationale» (EI), l’organisation internationale des enseignants, basée à Bruxelles. Dans un document publié lors de la réunion de Dakar, EI fustige la «commercialisation de l’enseignement supérieur» dans le monde. Elle s’oppose fermement à cette doctrine qui s’impose dans un contexte de mondialisation.

Les ONG et OSC africaines engagées dans la campagne mondiale pour l’EPT, ajoutent, elles aussi, leurs voix à ces récriminations. Dans un rapport présenté à la réunion de Dakar, elles s’élèvent contre la privatisation des services éducatifs en Afrique et dans le monde. Elles accusent la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) d’en être à la base. (apic/ibc/be)

9 septembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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