Pays-Bas: Une étude se penche sur les rites funéraires «exotiques»
Culte des ancêtres aux Pays-Bas
Utrecht, Pays-Bas, 1er octobre 2007 (Apic) La foi en Dieu semble faire place à une forme moderne de culte des ancêtres aux Pays-Bas, selon un universitaire néerlandais qui s’est lancé dans une recherche sur les rites funéraires non religieux.
«Le prêtre et le pasteur sont de plus en plus sur la touche, mais le besoin de rites liés à la mort est toujours là. Aujourd’hui, les gens négocient avec les services de pompes funèbres pour qu’ils puissent suivre leurs propres rites», a déclaré Eric Venbrux lors de son cours inaugural en tant que professeur d’anthropologie religieuse à l’Université Radboud de Nimègue.
«Par leur rapport à la mort, les Pays-Bas sont une société des plus exotiques. Exotique dans le sens où il existe une grande variété de rites funéraires», a expliqué Eric Venbrux.
Pourtant de nombreux observateurs affirment que les Pays-Bas sont l’un des pays les plus laïcs d’Europe occidentale.
Le professeur Venbrux a déclaré à l’assistance qu’aux Pays-Bas, les gens tendaient à s’éloigner des rites de deuil pour aller vers les rites funéraires où l’accent est mis davantage sur la vie de la personne décédée que sur la peine qu’éprouvent les proches encore en vie.
Selon lui, cette tendance se manifeste sous de nombreuses formes, comme l’installation d’autels à la maison ou l’incorporation des cendres dans un bijou, un objet de décoration ou un tatouage. Dans d’autres cas les proches encore en vie laissent des messages dans des bouteilles près de la tombe et les parents en deuil laissent des cadeaux d’anniversaire sur la tombe de leurs enfants disparus.
La recherche menée actuellement par le professeur Eric Venbrux, qui s’était auparavant intéressé aux rites funéraires dans un village des Alpes suisses et chez les Aborigènes d’Australie, vise à faire la lumière sur ce qu’une étude nationale a qualifié cette année de «nouvelle complexité religieuse» des Pays-Bas.
Inaugurée en 2006, la faculté d’études religieuses, dont Eric Venbrux est le premier professeur, est la plus récente faculté de l’Université Radboud. L’Université elle-même a abandonné le qualificatif «catholique» de son nom officiel, en 2004. (apic/eni/vb)