Italie: Conférence de presse des missionnaires expulsés d’Erythrée

L’Ethiopie craindrait ces «témoins» de la misère de son peuple

Rome, 19 novembre 12007 (Apic) Quelques-uns des 10 missionnaires arrivés en Italie depuis l’Érythrée après s’être vus délivrer un «visa de sortie», ont rencontré une foule de journalistes au siège des Missionnaires Comboniens.

«Les activités que nous avons laissées derrière nous se poursuivront grâce à l’Église locale, aux prêtres érythréens qui ont en pris la conduite», ont déclaré lors d’une conférence de presse à Rome le 19 novembre certains des 10 missionnaires à qui l’Érythrée avait délivré un impératif «visa de sortie».

Quinze missionnaires ont dû quitter le pays dans lequel ils travaillaient dans le cadre de différentes activités d’assistance. Cette mesure reste cependant incompréhensible étant donné l’important travail d’assistance des missionnaires. Pour ne citer qu’un cas : Frère Fiorenzo Losa, Pavonien, se consacrait avec 60 autres laïcs locaux à un millier de jeunes de la rue. «On ne peut qu’émettre des hypothèses sur les motifs de ce visa», a déclaré Soeur Maria Angela Pagani, Combonienne depuis huit ans en Érythrée, qui a également expliqué à quel point la proximité de l’Éthiopie – pays plus grand, plus riche et plus puissant -, ainsi que le défaut d’application des Accords d’Alger – qui suivirent le conflit entre Asmara et Addis-Abeba – contribuent aux décisions du gouvernement d’Asmara.

Le visa de sortie a concerné quatre Comboniens, deux Pavoniens (italiens), deux Soeurs Comboniennes, deux Maîtresses Pieuses philippines, une Ursuline, deux Soeurs issues de la congrégation de Vedruna, une Fille de la Charité et une volontaire laïque.

Cependant, les 15 missionnaires ’expulsés’ n’ont pas tous quitté le pays : les deux religieuses indiennes ont été retenues en attendant l’autorisation du ministère de la Santé. Les seuls à qui le visa a été renouvelé sont les agents sanitaires, médecins et infirmières, considérés comme indispensables. En 2005, on nous avait dit, à nous et aux représentants étrangers d’organisations humanitaires, de former des personnes autochtones pour nous remplacer».

Lors des conversations informelles entre les journalistes et les missionnaires après la conférence de presse, des causes possibles de l’expulsion ont été évoquées : manque de soumission aux directives du gouvernement d’Asmara, réticences du gouvernement devant la présence de témoins étrangers des conditions de vie misérables de la population érythréenne. Les excellentes relations avec la communauté musulmane ont également été soulignées, contrairement à certaines rumeurs. Le Père Alvarado a précisé que les missionnaires auraient dû en réalité quitter le pays dès les premières communications, en avril dernier grâce au «dialogue» avec les responsables gouvernementaux, cette mesure a été reportée de plus de six mois (apic/misna/vb)

19 novembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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