Elle voyageait avec un ami, homme non apparenté avec elle
Arabie saoudite: 200 coups de fouets pour avoir été violée
Djeddah, 22 novembre 2007 (Apic) La Haute Cour de justice de l’Arabie saoudite a condamné une jeune fille de 19 ans, violée par 7 hommes, à subir 200 coups de fouets. Emoi à l’étranger. Même la «présidentiable» Hillary Clinton a fortement réagi à la condamnation de la victime.
La jeune femme saoudienne de 19 ans, venant de la ville de Shia, et dont le nom n’a pas été révélé, voyageait dans une voiture à côté d’un ami, mais sans aucun lien de parenté, ce qui la plaçait dans une situation peu défendable, dans un pays où règne ce que personne n’ose appeler une sévère ségrégation entre hommes et femmes.
Arrêtée par une bande de 7 hommes, ils avaient été violés tous les deux, le garçon et la fille.
«Mixité illégale»
Quatre des violeurs ont été accusés de «kidnapping». Mais la Cour de justice a aussi condamné la femme et son ami à recevoir 90 coups de fouet au motif de «mixité illégale».
Se jugeant sans doute trop clémente, la Cour a porté la sentence de 90 à 200 coups de fouets pour la femme, châtiment corporel augmenté de 6 mois de prison. Quant à son avocat, il a été banni de la Cour et on lui a confisqué sa licence d’avocat.
Le ministre saoudien de la justice a lui-même défendu en haut lieu le verdict et averti les victimes contre une «agitation fomentée à travers les médias». Les autorités sont offusquées par le fait que l’avocat et sa cliente ont cherché à contacter les médias pour mettre le cas en lumière, selon l’analyste de la BBC au Moyen Orient, Roger Hardy.
Entretemps, Hillary Clinton, candidate démocrate aux élections présidentielles US, a fermement condamné la sentence. Elle a dénoncé le fait que l’administration Bush n’ait pas de son côté levé le petit doigt pour faire pression contre cette décision judiciaire de l’Arabie saoudite. L’ex première dame des Etats-Unis a appelé urgemment le président Bush à demander au roi Abdallah d’abolir la sentence et de laisser tomber toutes charges contre la jeune femme. D’autres personnalités américaines se sont jointes à l’appel d’Hillary Clinton (apic/bbcnews/vb)