Les hommes d’affaires et intellectuels déplorent la décision

Mauritanie : Retour au vendredi jour de repos hebdomadaire pour cause religieuse

Nouakchott, 25 décembre 2007 (Apic) La Mauritanie a réinstauré le vendredi comme jour de repos hebdomadaire pour des raisons religieuses. Depuis avril 2005, ce repos hebdomadaire avait lieu les samedi et dimanche. Il avait été transféré au vendredi et samedi au début des années 80, sur décision des dirigeants du pays à l’époque avant d’être ramené au samedi et dimanche.

Le gouvernement a justifié le retour au week-end du vendredi par le fait que c’est un grand jour de prière. Un vendredi « chômé et payé » est plus « adapté aux coutumes locales », a-t-il estimé. La Mauritanie est une république islamique.

Entrée en vigueur dimanche 23 décembre dernier, ce changement suscite une controverse dans le pays du fait notamment de ses conséquences sur les activités économiques. La première journée de travail, (dimanche 23 décembre) n’a pas été un succès. Désaffection des populations ou coïncidence avec la fête de tabaski (Aïd el Adha), célébrée deux jours plutôt, le jeudi 20 décembre, elle n’a guère entraîné de nombreuses activités à Nouakchott, la capitale.

Selon l’Agence de Presse africaine (APA), le décret fixant le repos hebdomadaire, ainsi que les horaires de travail pendant la semaine a été adopté en conseil des ministres, mercredi 12 décembre. Il fixe la durée du travail hebdomadaire à quarante heures, et celui du travail dans les services publics, de 8 heures à 16 heures, les dimanche, lundi, mardi, mercredi et jeudi. Le vendredi est « le jour de repos hebdomadaire » et le samedi, jour de « repos supplémentaire », ajoute le décret.

Les hommes d’affaires et les intellectuels mauritaniens déplorent cette nouvelle réforme qui, ont-ils dit, fait « perdre » au pays, trois jours de « déconnexion avec le reste du monde ». Même ceux qui soutiennent cette décision, du point de vue pratique religieuse, la critiquent, indiquant qu’il y a « plus urgence à faire en terme de réforme ».

En 2005, lors du retour à la « semaine internationale » du lundi au vendredi, l’ex-président Maaouya ould Sid Ahmed Taya avait invoqué des raisons économiques. Le repos hebdomadaire, les vendredi et samedi, à la place des samedi et dimanche, entraînerait chaque année, une perte de 17 milliards d’Ouguiyas (8,3 millions de frs) pour l’économie, avait-il souligné. (apic/ibc/pr)

26 décembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
Partagez!