Le tsunami n’a pas eu raison de ce sanctuaire

Inde : A Vailankanni, les pèlerins croient toujours au miracle

New Delhi, 28 décembre 2007 (Apic) Trois ans après le tsunami, qui avait ravagé la cité mariale indienne de Vailankanni, la vie a repris le dessus. « La Croix » y consacre un regard sur cette « Lourdes de l’Orient » comme on l’appelle ici : « The Shrine Basilica », la basilique sanctuaire.

Un édifice solide. Tellement du reste qu’il a échappé au raz de marée qui, il y a tout juste trois ans, déferla sur cette cité mariale du sud de l’Inde. On avait alors compté plus d’un millier de victimes parmi les nombreux pèlerins, emportés par la vague immense qui s’est engouffrée de la plage jusqu’à la cathédrale dans la grande allée bordée d’échoppes vendant souvenirs et sandwichs, vierges en plastique et canettes de cocas, rappelle le quotidien catholique.

La vague avait tout balayé sur son passage. mais laissé la basilique debout. « Miraculeusement intacte», disent ceux qui y ont trouvé refuge. C’est le cas de Rejina Mary, 35 ans, qui travaille bénévolement pour cette église qui l’a « sauvée », dit-elle. Elle possédait à l’époque un petit fast-food, où elle servait les petits déjeuners quand la vague est arrivée, emportant toute sa famille. Neuf d’entre eux n’ont jamais été retrouvés. Elle a nagé jusqu’à la basilique, où elle a pu s’abriter.

La mer s’est arrêtée juste devant : « C’est un miracle que l’eau soit pas entrée à l’intérieur », dit-elle. Rejina Mary est restée trois jours à l’intérieur de l’église, avec des centaines d’autres pèlerins qui, s’y sentant protégés, avaient peur d’en sortir. Il y avait foule et l’odeur était très forte », se souvient la jeune femme.

Depuis, Vailankanni s’est efforcé d’effacer toute trace du cataclysme, avec l’aide notamment de la Caritas indienne, qui a aidé à la reconstruction des maisons et reçoit encore aujourd’hui de nombreuses familles touchées par le drame. « Beaucoup de gens viennent nous demander de l’aide, souligne Rejina Mary. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui sont prêts à les aider », écrit Christine Legrand pour « La Croix », depuis Valilankanni.

Pèlerins de retour

Aujourd’hui, « tout est redevenu comme avant », disent les survivants. Si, au fond de leur regard, la peur se lit encore, la vie a repris le dessus. Surtout, les pèlerins sont revenus. « Presque plus nombreux encore », assure un prêtre de la paroisse. Ils affluent de toutes les régions de l’Inde, parfois de plus loin, d’Australie ou de Singapour. Et ils sont de toutes religions : chrétiens, musulmans, hindous. Seul vestige du tsunami: un monument, érigé en mémoire des victimes. Chaque 26 décembre a lieu une cérémonie à leur intention. (apic/cx/pr)

28 décembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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