Rôle et mission d’une ambassade près le Saint-Siège
Rome : Le pape recevra le 7 janvier le corps diplomatiques : 176 représentations
Rome, 4 janvier 2008 (Apic) Le 7 janvier 2008, Benoît XVI rencontrera le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège à qui il présentera, comme le veut la tradition, ses voeux pour la nouvelle année avant d’adresser aux diplomates un discours sur la situation internationale.
Entité juridique reconnue internationalement, le Saint-Siège dispose d’un réseau diplomatique qui couvre presque l’ensemble de la planète. De l’autre côté, pour ainsi dire, 176 ambassades ont aujourd’hui la mission de représenter et protéger les intérêts de leur gouvernement auprès du Saint-Siège.
Avec l’accréditation, le 31 mai 2007, du premier ambassadeur des Emirats arabes unis, le nombre de pays représenté auprès du Saint-Siège s’élève actuellement à 176, sans compter un certain nombre de missions diplomatiques à ’caractère spécial’ comme celles de la Fédération de Russie ou de l’Autorité nationale palestinienne, ainsi que des bureaux de représentation d’organisations internationales. Le Saint-Siège établit ainsi des relations avec les Etats, sans distinction de régime politique ou de conviction religieuse.
Lors de son premier discours au corps diplomatique, le 12 mai 2005, Benoît XVI avait souhaité le développement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et des pays qui n’étaient pas encore accrédités. Les derniers pays à avoir formalisé des relations diplomatiques sont le Timor Est et le Qatar en 2002, la République du Monténégro en décembre 2006 et les Emirats arabes unis en mai 2007. De grands pays comme le Vietnam, l’Arabie Saoudite ou la Chine n’ont pas encore de représentants auprès du Vatican.
En 1978, 92 pays étaient accrédités auprès du Saint-Siège. Ce sont donc 82 pays qui ont noué des relations diplomatiques sous le pontificat de Jean Paul II et 2 sous le pontificat de Benoît XVI.
Tous ces Etats sont accrédités auprès du Saint-Siège, entité juridique reconnue par toutes les instances internationales qui incarne le pouvoir spirituel du pape, et non auprès de l’Etat de la Cité du Vatican. Le pape est aujourd’hui le seul chef religieux à disposer d’une telle reconnaissance.
C’est au 15e siècle que les souverains, puis les Etats, ont commencé à se faire représenter auprès du Saint-Siège. Après la prise de Rome en 1870 et la perte des Etats pontificaux, la plupart des pays ont maintenu leur représentation, considérant le Saint-Siège comme une entité dotée d’une personnalité morale naturelle et le pape comme une puissance au plan juridique et politique. La plus ancienne représentation diplomatique remonte à 1465, il s’agit de l’ambassade de France près le Saint-Siège.
La mission des ambassades
Représenter leur gouvernement et protéger leurs intérêts, promouvoir des relations culturelles ou économiques : telle est la mission essentielle de chacune des ambassades accréditées auprès du Saint-Siège. Si chaque accréditation vaut reconnaissance de la spécificité de ce petit Etat, le plus petit du monde, elle ne reconnaît évidemment pas la ’vérité’ du christianisme.
L’aspect diplomatique est au coeur de la mission de l’ambassade près le Saint-Siège. Son rôle est à la fois de répercuter dans les différents organes du Saint-Siège – la curie romaine – les positions diplomatiques de son pays et, aussi, de rendre compte des positions du Saint-Siège à son gouvernement. Autre mission : celle de négocier avec le Saint-Siège des gestes ou des prises de position publiques.
Plus concrètement, les diplomates accrédités auprès du Saint-Siège travaillent en relation directe avec la Secrétairerie d’Etat, et parfois plus particulièrement avec certains dicastères. Les rencontres entre les diplomates accrédités et les membres de la deuxième section de la Secrétairerie d’Etat – pour les ’relations avec les Etats’ – suivent un rythme régulier. Malgré tout, le support écrit demeure le plus utilisé au sein d’une diplomatie très codifiée.
La diplomatie vaticane a conservé l’héritage des siècles et un formalisme qui nuit parfois au caractère direct des relations, estiment certains diplomates. Cela se traduit dans les échanges mais aussi plus concrètement dans les usages, comme celui du port obligatoire de l’uniforme, le plus souvent en queue de pie, par les membres du corps diplomatique lors des cérémonies officielles. Dans la basilique Saint-Pierre, les ambassadeurs et leurs conjoints prennent systématiquement place autour de l’autel de la Confession lors des messes présidées par le pape. Les femmes sont traditionnellement vêtues de noir et la tête couverte d’une mantille.
Aujourd’hui, parmi les 176 ambassades près le Saint-Siège, un peu plus de la moitié sont installées à l’étranger, particulièrement en France (Paris et Bruxelles), en Suisse (Berne et Genève), en Allemagne (Berlin et Bonn) et au Royaume-Uni (Londres). Les autres ont leur siège à Rome où elles occupent des appartements ou de prestigieux palais. En été, leurs jardins sont un lieu idéal pour les réceptions. Et si Rome foisonne d’ambassades accréditées auprès de l’Italie et d’organismes internationaux, le Saint-Siège n’accepte pas qu’un même ambassadeur soit à la fois accrédité auprès de lui et de l’Etat italien. En revanche, de nombreux ambassadeurs près le Saint-Siège sont aussi accrédités auprès de l’Ordre souverain militaire de Malte. (apic/imedia/ms/pr)