Un camion chargé de 105 enfants entassés intercepté

Nigeria : Le trafic d’enfants persiste dans le pays

Abuja, 29 janvier 2008 (Apic) Le trafic d’enfants se poursuit au Nigeria. Le phénomène préoccupe tant l’Etat nigérian que les organisations internationales. 105 enfants entassés dans un camion surchargé et traumatisés ont été découverts le 17 janvier.

La police nigériane a intercepté e 17 janvier dernier un véhicule qui transportait 105 enfants entassés âgés de 4 à 18 ans. Et cela dans un espace pouvant contenir 15 personnes. Le camion venant de Kano à destination d’Abuja était supposé contenir des marchandises.

Les enfants, traumatisés, affamés, aux pieds enflés, étaient destinés à la mendicité dans les rues ou au travail domestique à Abuja, capitale politique du Nigeria, selon la police. Leurs parents les avaient confiés à des intermédiaires, qui avaient promis de les nourrir et de les scolariser.

Destinés à la mendicité ou à divers travaux de peine, comme l’a également expliqué Orakwue Arinze, porte-parole de l’Agence nationale contre le trafic d’êtres humains (NAPTIP), à l’agence de presse de l’ONU, IRIN

Selon une enquête nationale de l’Organisation internationale du travail (OIT) réalisé en 2003, chaque année, quelque 6 millions d’enfants nigérians sont victimes de trafic d’êtres humains (travail domestique ou forcé, prostitution et pornographie). Il est toutefois difficile de savoir le nombre exact

Au Nigeria, 50-70% de la population vit avec moins d’un dollar par jour. Pourtant le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole en Afrique.

Les quatre hommes qui convoyaient le groupe d’enfants ont été appréhendés par la police. Ils ont déclaré qu’ils les amenaient dans une école de Suleja, localité située à 400 kilomètres au nord, dans l’Etat du Niger, pour leur apprendre le Coran. S’ils sont reconnus coupables de trafic humain, ils risquent une peine maximale de 14 ans de prison.

D’après la NAPTIP, les enfants étaient tous originaires du même village de Kuru, (sud de Kano). «Les parents ne savaient pas qu’ils commettaient un acte répréhensible», en les confiant à des inconnus pour s’occuper de leur éducation. «Dans leur région, il n’y a pas d’école», a souligné un autre responsable de la NAPTIP, Ahmed Mohammed Bello, chef du bureau de l’agence à Kano.

«Ils ont décidé d’envoyer leurs enfants à Suleja parce qu’ils avaient entendu dire qu’il avait plu dans la région, ce qui aurait permis aux enfants de travailler le matin dans les champs pour se nourrir, et d’aller l’après-midi à l’école coranique», a-t-il poursuivi. (apic/ibc/vb)

29 janvier 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!