« Une menace pour l’unité de l’Eglise catholique »
Corée du Sud : Responsables du sanctuaire marial de Naju excommuniés
Séoul, 3 février 2008 (Apic) L’archevêque de Kwangju, en Corée du Sud, a annoncé que Julia Youn Hong-sun et les autres responsables du sanctuaire marial de Naju étaient excommuniés. Leurs agissements étaient devenus « une menace pour l’unité et la communion de l’Eglise catholique », a affirmé Mgr Andreas Choi Chang-mou.
Cette mesure intervient dix ans après que les miracles et les messages attribués à la Vierge Marie de Naju eurent été déclarés comme n’étant « pas surnaturels » et après trois avertissements en 1998, 2003 et 2005, souligne l’agence « Eglises d’Asie ». C’est dans un décret paru le 21 janvier dernier que l’archevêque annonce que Julia Youn Hong-sun et ses proches étaient excommuniés « latae sententiae ». L’archevêque de Kwangju, qui exprime sa « profonde peine » d’être contraint à prendre une telle mesure, a notamment dénoncé les collectes d’argent et « les activités superstitieuses » menées à Naju.
L’archevêque ajoute que les clercs et les laïcs qui viendraient à prendre part à des cérémonies sacramentelles au sanctuaire marial de Naju seraient également excommuniés. Le décret mentionne que le Père Aloysius Chang Hong-bin, prêtre de l’archidiocèse de Kwangju qui s’est engagé auprès de Julia Youn, était lui aussi excommunié.
Les larmes de la division
L’affaire remonte à 1985 lorsque Julia Youn, une catholique qui travaillait dans un salon de coiffure de Naju a affirmé recevoir des révélations divines et qu’une statue de la Vierge Marie en sa possession pleurait des larmes, notamment des larmes de sang. Depuis cette date, la controverse n’a cessé d’enfler, divisant la communauté catholique au sujet de ces phénomènes surnaturels. Le site est devenu un lieu de pèlerinage marial relativement fréquenté. Peter Kim Jae-seok, gestionnaire de la « Montagne de la Sainte Vierge », appellation du site de pèlerinage, a déclaré que le décret pris par Mgr Choi Chang-mou est « fondamentalement sans effet » et relève de « l’abus de pouvoir ». (apic/eda/bb)