La prière en latin du Vendredi Saint en cause
Rome: Le cardinal Bertone confirme la venue de représentants du monde juif à Rome
Rome, 10 mars 2008 (Apic) Suite aux polémiques concernant la prière en latin du Vendredi Saint qui demande, dans le rite tridentin, la conversion des juifs, Rome se prépare à la venue de représentants du monde juif, confirme le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican. Une délégation du Grand rabbinat de Jérusalem est en effet attendue ces prochains jours à Rome.
Le grand rabbin ashkénaze d’Israël Yona Metzger a pour sa part indiqué dimanche à Trieste, dans le nord-est de l’Italie, qu’il attendait la réponse du pape Benoît XVI à sa lettre concernant le maintien de cette prière dans la messe en latin qui a été récemment «réhabilitée». Ce maintien a «surpris» la communauté juive, rapporte l’agence de presse italienne Ansa. La veille, le cardinal allemand Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, avait déclaré que le pape allait laisser la prière telle quelle, «car elle est tout à fait correcte sur le plan théologique».
«Nous préparons cette rencontre avec soin, a déclaré le cardinal Bertone, mais je crois qu’en ce qui concerne ce problème, au-delà d’une certaine accentuation (.) de la partie juive, de nombreux responsables juifs ont bien compris le sens de la prière que le pape a approuvée pour le Vendredi saint et qui, notons-le bien, concerne une partie bien précise du monde catholique». Et de souligner qu’il s’agissait de l’aile traditionaliste, à laquelle on a fait faire un grand pas en avant, justement à propos des juifs et des prières anciennes, rapporte l’Ansa.
Le cardinal Bertone a relevé qu’il ne s’agissait pas là de la grande prière du Vendredi Saint de tout le monde catholique. Il a aussi souligné qu’il y a des prières, des deux côtés, qui devront vraisemblablement être modifiées. Le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, a pour sa part réagi en disant que les juifs n’avaient jamais exigé des autres qu’ils changent de religion. Il a demandé qu’il y ait un dialogue entre les deux religions qui respecte l’identité de l’autre. Il a estimé récemment que cette prière constituait «un obstacle à la poursuite du dialogue entre juifs et chrétiens», remettant en question des décennies de progrès.
Benoît XVI a choisi de réformer la prière pour la conversion des juifs contenue dans le missel tridentin en y retirant les appels contestés à «soustraire ce peuple de ses ténèbres» et de «l’aveuglement». Cette décision a été communiquée par le biais d’une note de la secrétairerie d’Etat du Saint-Siège publiée en première page de L’Osservatore Romano, le 5 février 2008. (apic/cic/imedia/be)




