L’Abbé Lukas Schenker s’est retiré pour raisons de santé

Mariastein: Le Père Ludwig Ziegerer, nouvel administrateur du monastère bénédictin

Mariastein, 1er avril 2008 (Apic) Le Père Ludwig Ziegerer a été élu le 1er avril nouvel administrateur du monastère bénédictin de Mariastein, dans le canton de Soleure. Il remplace l’Abbé Lukas Schenker, âgé de 71 ans, qui a démissionné pour des raisons de santé et des raisons personnelles. Le Père Ziegerer dirigera le monastère jusqu’à l’élection du nouvel Abbé. Selon les règles de la Congrégation suisse des bénédictins, cette élection doit avoir lieu dans les trois mois.

En 1995, le Père Schenker a été élu Abbé de ce monastère bénédictin fondé au XIIe siècle. Mariastein est depuis le XIVe siècle un important lieu de pèlerinage marial. Il va passer quelques temps dans un autre couvent, pour laisser son successeur diriger librement la communauté. Il retournera ensuite dans son couvent, selon la tradition bénédictine.

Le Père Schenker avait demandé en janvier d’être déchargé de sa fonction. Sa requête a maintenant été acceptée par le responsable national de la Congrégation des bénédictins, le Père Benno Malfèr, et par son conseil. Elle a pris effet le 31 mars. La communauté de Mariastein a désormais à sa tête un administrateur, qui dirigera la votation en vue de désigner le nouveau Père Abbé.

Spécialiste de l’histoire de l’Eglise connu dans toute la Suisse, le Père Schenker est notamment l’un des auteurs de l’Histoire oecuménique de la Suisse. Né en 1937, il a étudié l’histoire et le latin à l’Université de Fribourg.

En 1971, un vote du peuple soleurois a restitué à l’Abbaye son statut de collectivité indépendante, ainsi que ses bâtiments. Les moines avaient été expulsés et leurs biens confisqués en 1874 suite aux troubles du «Kulturkampf». L’Abbé Lukas Schenker portait le titre de 40ème Abbé de Mariastein. Appartenant à l’Ordre de St-Benoît, (en latin «Ordo Sancti Benedicti» – OSB), les moines bénédictins de Mariastein observent la règle de saint Benoît de Nursie. Mariastein, à l’instar de l’abbaye soeur d’Einsiedeln, est un lieu de pèlerinage marial très couru aux portes de Bâle qui draine des fidèles de Suisse – et parmi eux de nombreux Tamouls – , d’Allemagne et de France. JB

Une histoire très mouvementée

L’origine du monastère de Beinwil-Mariastein remonte au XIIe siècle. Des moines s’établissent sur la route de Passwang. Ils suivent la règle de saint Benoît. Transféré à Mariastein en 1648, le monastère connaît un bel essor. Beinwil reste pour sa part une paroisse du couvent. Lors de la Révolution, les moines sont chassés et leurs biens dilapidés. En 1802, le Père Abbé Jérôme Brunner rachète le sanctuaire. Les bâtiments sont rénovés. En 1874, le Kulturkampf supprime le monastère. Le pèlerinage marial est toutefois si connu qu’il est maintenu et deux moines restent à Mariastein. Les autres sont expulsés et trouvent refuge à Delle, en France voisine. En 1901, ils partent pour se rendre à Salzbourg, puis à Bregenz, en Autriche. Chassés encore par les nazis, ils sont accueillis à Mariastein en 1941, en vertu du droit d’asile. Il faudra attendre 1971 pour que le peuple soleurois, en votation cantonale, rétablisse l’Abbaye bénédictine de Mariastein dans ses droits. Une dizaine d’années plus tard, le monastère de Beinwil redevient la propriété du couvent de Mariastein. (apic/be)

1 avril 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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