Condamné à mort malgré les doutes sur sa culpabilité

Japon: Pétition pour demander la révision du procès d’un ancien boxeur catholique

Tokyo, 6 avril 2008 (Apic) Un groupe emmené par des chrétiens s’en prend à la décision de la Cour suprême du Japon pour avoir rejeté un appel en faveur de la révision du procès d’un ancien boxeur, Paul Iwao Hakamada, actuellement dans le couloir de la mort.

Condamné après avoir été accusé d’avoir assassiné les quatre membres d’une même famille, il s’était converti au catholicisme pendant sa détention.

«C’est une décision inhumaine. J’espère obtenir le soutien du pape par l’intermédiaire du cardinal (Seiichi Shirayanagi)», a déclaré à l’Agence ENI Sachie Monma, une catholique qui représente l’Association pour sauver Iwao Hakamada .»Le tribunal a perdu la raison», a-t-elle ajouté.

Dans le jugement qu’il a rendu le 24 mars, le tribunal mentionne que le recours déposé par Paul Iwao Hakamada est «une simple réclamation contre la violation de la loi et la déformation des faits, ce qui ne constitue pas un motif» de recours quel qu’il soit en vertu du code pénal au Japon. Le texte précise par ailleurs qu’»il n’y a pas de fondement rationnel de nature à remettre en cause» la décision de la Haute cour de justice de déclarer sa culpabilité.

Sur sa page d’accueil, le groupe qui a mis sur pied cette campagne a qualifié la décision du tribunal de «bien triste nouvelle». Les avocats de Paul Iwao Hakamada ont l’intention de former un nouveau recours en son nom afin qu’il soit rejugé par le Tribunal du district de Shizuoka.

Le 30 juin 1966, les quatre membres de la famille du directeur d’une entreprise fabriquant de la pate de soja fermentée, le miso, furent tués dans l’incendie de leur maison à Shimizu, ainsi que cette ville s’appelait alors, au centre du Japon. Le 18 août de la même année, Paul Iwao Hakamada, un employé de cette entreprise, était arreté pour meurtre.

La conviction d’un juge

Durant 19 jours, Paul Iwao Hakamada protesta de son innocence avant d’»avouer sa culpabilité». En 1968, il fut condamné à mort. Les recours déposés devant la Haute cour de justice, puis la Cour suprême de Tokyo ont été tous les deux rejetés. Depuis son arrestation, l’ancien boxer a passé près de 42 ans derrière les barreaux. En 1984, il s’est converti au catholicisme selon le cardinal Shirayanagi qui était à l’époque archevêque de Tokyo.

En mars 2007, selon l’agence de presse Kyodo au Japon, Norimichi Kumamoto, l’un des trois juges qui étaient chargés de cette affaire, a déclaré n’avoir jamais douté de l’innocence de l’ancien boxer, mais qu’il n’était pas arrivé à en persuader les deux autres juges. Il a aidé les sympathisants de Paul Iwao Hakamada à obtenir un nouveau procès. (apic/eni/pr)

6 avril 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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