Le RMF vise la présidence dans la division
France: Les élections, dimanche, de l’islam de France sous tension
Paris, 6 juin 2008 (Apic) Dimanche 8 juin, le CFCM, le Conseil français du culte musulman, et les 25 conseils régionaux seront renouvelés. A l’approche de ces élections, les coups de théâtre se multiplient, écrit «La Croix», qui présente l’enjeu de l’élection des représentants du CFCM, qui ont suscité de grandes crispations. Au point d’avoir ces jours derniers encore remises en cause, pour finalement être maintenues.
Le 3 mai, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP, liée à l’Algérie), annonce qu’elle – la Grande mosquée – ne participera pas aux scrutins, qui doivent permettre de renouveler les instances représentatives du culte musulman. Elle conteste les critères retenus pour fixer le nombre des délégués des lieux de culte appelés à voter, et demande un report des élections. Dans la foulée, la mosquée de Lyon, alliée de celle de Paris, choisit par la voix de son recteur Kamel Kabtane, las de voir chacun « défendre son pré carré », de se retirer.
Le 28 mai, c’est au tour de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, réputée proche des Frères musulmans) de menacer de se retirer du processus électoral. Quelques jours plus tôt, lors du rassemblement annuel que l’UOIF organise au Bourget, Fouad Alaoui, son vice-président, avait déclaré que « le moment du changement était arrivé », précisant : « Nous voulons un CFCM libre et indépendant (…), que les musulmans de France soient les maîtres de leur jeu pour que le CFCM puisse sortir de sa léthargie. »
Entre-temps, le 26 mai, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, liée au Maroc) a elle aussi décidé de ne pas participer aux élections. Même si, écrit «La Croix», elle ne représente plus grand-chose depuis sa disgrâce et la création d’un Rassemblement des musulmans de France (RMF), cette décision ajoute au trouble semé par le retrait de la Grande Mosquée de Paris, et les chauds et froids de l’UOIF.
Assuré de remporter les élections, le RMF vise ainsi clairement la présidence du bureau. Le 25 mai, son conseil d’administration a désigné Mohamed Moussaoui, agrégé de mathématiques, maître de conférences à l’université d’Avignon, membre du conseil d’administration du CFCM et secrétaire du CRCM de la région Paca, comme candidat à cette présidence.
Lors des deux précédentes élections, un accord entre les diverses composantes de l’islam, arraché par Nicolas Sarkozy (alors ministre de l’intérieur), avait permis, malgré les luttes de pouvoir et de personnes, que le Conseil français et les divers conseils régionaux du culte musulman se mettent en ordre de marche. Cette fois, le contexte a changé. (apic/cx/mds/pr)