Rome: Le Vatican entend faire le point sur le darwinisme

Colloque 150 ans après la parution de «L’origine des espèces»

Rome, 10 septembre 2008 (Apic) Le Vatican entend faire le point sur le darwinisme, à l’occasion du 150e anniversaire de la parution du livre de Charles Darwin, «L’origine des espèces».

L’université pontificale grégorienne organisera un colloque sur la théorie de l’évolution, du 3 au 7 mars 2009. Cela dans le cadre du projet STOQ (Science, Theology and the Ontological Quest) promu par le Conseil pontifical pour la culture.

Le programme de la rencontre «l’évolution biologique: faits et théories», une évaluation critique 150 ans après «L’origine des espèces», organisée en partenariat avec l’université américaine Notre-Dame dans l’Indiana (Etats-Unis), sera présenté à la presse au Vatican le 16 septembre 2008.

150 ans après la publication du livre de Charles Darwin, «il est difficile de trouver un milieu scientifique qui soit totalement exempt d’influence directe ou indirecte de la théorie de l’évolution», souligne un communiqué de presse du projet STOQ.

«Une telle théorie a connu et vu tant et tellement de mutations, en particulier ces dernières décennies, qu’une réflexion critique est désormais urgente», peut-on encore lire dans ce communiqué. Par-dessus tout, la théorie de l’évolution soulève d’évidents problèmes philosophiques et théologiques qui suscitent de nombreuses réactions émotives et idéologiques.

La querelle entre «évolutionnistes» et «créationnistes» est très largement prise en compte par Benoît XVI. La rencontre annuelle du «Ratzinger-Schuelerkreis», le cercle réunissant les anciens élèves du pape, s’est penché à deus reprises sur ces sujets en septembre 2006 et septembre 2007.

Lors de ces congrès, Benoît XVI a estimé que les théories de Charles Darwin (1809-1882) sur l’évolution humaine n’étaient pas suffisantes pour expliquer les origines de la vie. L’origine de la vie, a-t-il expliqué dans les actes de la première rencontre qui ont été publiés, «ne peut pas avoir une explication scientifique parce que la science, malgré les ouvertures et les progrès acquis est toujours limitée».

Questions ouvertes?

Quant à Darwin, «sa théorie sur l’évolution n’est pas totalement démontrable en laboratoire, parce que des mutations sur des centaines de milliers d’années ne peuvent pas être reproduites en laboratoire». «Les résultats de la science soulèvent des questions qui vont au-delà de ses règles méthodiques», a insisté Benoît XVI. Et «les origines de la vie réclament toujours plus une dimension de la raison que nous avons perdue».

Si le débat n’a fait qu’effleurer l’Europe, aux Etats-Unis la polémique entre «darwinistes» et «créationnistes» fait rage. Ces derniers, qui prennent au pied de la lettre le récit biblique de la création du monde, contestent la théorie de Charles Darwin établissant que l’espèce humaine est le fruit d’une longue évolution. Au-delà de l’Atlantique, ces mouvements fondamentalistes chrétiens cherchent à imposer dans l’enseignement scolaire la théorie de «l’intelligent design» (le dessein intelligent de Dieu).

Après avoir longtemps combattu Darwin, l’Eglise catholique considère aujourd’hui, avec quelques réserves, que la théorie de l’évolution n’est pas incompatible avec son enseignement. Elle s’inquiète pourtant de l’influence du darwinisme social et des théories sur l’évolutionnisme économique en matière d’éthique sociale et médicale. La «sélection naturelle» est inacceptable pour la doctrine sociale de l’Eglise. (apic/imedia/hy/pr)

10 septembre 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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