Le dialogue interreligieux: une priorité de Benoît XVI

Rome: Forum catholico-musulman : Un rendez-vous important selon le cardinal Tauran

Rome, 3 novembre 2008 (Apic) Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, estime que la première rencontre du Forum catholico-musulman qui aura lieu au Vatican du 4 au 6 novembre 2008 est «un rendez-vous important». Le Forum catholico-musulman, qui réunira 24 religieux et chercheurs catholiques, et autant de musulmans, trouve son origine dans la lettre ouverte «Une parole commune entre vous et nous» envoyée en octobre 2007 à Benoît XVI et à d’autres responsables chrétiens par 138 leaders musulmans.

Dans une interview à paraître dans le quotidien catholique français La Croix du 3 novembre 2008, le cardinal Jean-Louis Tauran précise les enjeux de cette rencontre ainsi que du dialogue avec l’islam.

Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux estime ainsi que la rencontre à venir «est un rendez-vous important, car la ’Lettre des 138’ représentait une initiative venant du monde islamique» et «tenait compte des diverses sensibilités de l’islam». Le haut prélat juge que cette rencontre «représente un nouveau chapitre» dans un dialogue qui a cependant lieu «depuis 1400 ans».

Interrogé sur l’apparent «changement d’orientation» en matière de dialogue avec l’islam entre Jean Paul II et Benoît XVI, le cardinal Tauran confie que le pape actuel «a fait du dialogue interreligieux l’une des priorités de son pontificat». «Par rapport à la conception que Jean-Paul II en avait, explique le cardinal français, il est plus juste de dire que c’est la situation qui a changé, après le 11 septembre 2001, et qui a nécessité plus de clarté».

Le cardinal Jean-Louis Tauran précise alors que «le dialogue ne peut se réaliser qu’en dehors de toute ambiguïté» et qu’il est «toujours un appel à affirmer notre identité». A ses yeux, ce dialogue «n’a pas pour but la conversion, mais la connaissance mutuelle».

Dans l’interview accordée à La Croix, le cardinal Tauran évoque aussi le principe de «réciprocité» souvent rappelé par les autorités catholiques dans leur dialogue avec l’islam. «Si un musulman a la possibilité d’avoir un lieu de culte en Europe, il est normal que l’inverse soit vrai dans les sociétés à majorité musulmane», rappelle-t-il ainsi, précisant pour autant que «le respect du principe de réciprocité n’est pas un préalable au dialogue».

«Le problème, souligne encore le cardinal Tauran, c’est que ces initiatives de dialogue paraissent très décalées par rapport aux récits au quotidien de la violence anti-chrétienne dans plusieurs pays». Et de s’interroger : «Comment faire passer ces ouvertures – réelles -, que nous avons avec les élites, dans la masse ?»

Enfin, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux souhaite que «les chrétiens aient une idée du contenu de leur foi de manière à ce que le dialogue puisse se réaliser de manière cohérente». «Le dialogue interreligieux oblige les uns et les autres à être témoin de leur foi», conclut le cardinal Tauran en soulignant que «tous les croyants ont la responsabilité de rappeler à leurs frères et soeurs en humanité que ’l’homme ne vit pas seulement de pain’». (apic/imedia/ami/js)

3 novembre 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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