Pour la seconde fois depuis son pontificat

Rome: Benoît XVI célébrera une nouvelle fois la messe dos au peuple

Rome, 23 décembre 2008 (Apic) Pour la seconde fois de son pontificat et en public, Benoît XVI célébrera dos au peuple la messe du baptême de 13 nouveaux-nés, dans la Chapelle Sixtine au Vatican, le 11 janvier.

Comme il l’a déjà fait un an plus tôt, le pape célébrera cependant cette messe dans le rite ordinaire de Paul VI mais entend souligner par ce geste «l’orientation correcte» de la célébration d’une messe : «vers le Seigneur».

Une note publiée le 23 décembre par le Bureau des célébrations liturgiques pontificales en vues des cérémonies du temps de Noël a ainsi précisé que Benoît XVI utiliserait une nouvelle fois «l’ancien autel» de la Chapelle Sixtine lors de la messe du 11 janvier au cours de laquelle il baptisera 13 nouveaux-nés. Comme en janvier 2008, il a été précisé que ce choix visait à «ne pas altérer la beauté et l’harmonie de ce joyau de l’architecture (la Chapelle Sixtine, ndlr), en préservant sa structure du point de vue de la célébration et en utilisant l’une des possibilités des normes liturgiques».

Le pape, a-t-il été précisé, «se tournera vers le crucifix, soulignant ainsi l’orientation correcte de la célébration eucharistique : l’orientation vers le Seigneur». Le pape utilisera cependant «le Missel ordinaire».

Si Benoît XVI célèbrera bien cette messe dans le rite ordinaire post-conciliaire, dit de Paul VI, l’image du pape célébrant la messe dos au peuple renvoie pour beaucoup aux messes d’avant la réforme liturgique issue du Concile Vatican II (1962-1965). D’autant que, depuis le début de son pontificat, Benoît XVI a souhaité réintroduire dans le déroulement de la liturgie des pratiques liées traditionnellement au missel tridentin. Il a en outre facilité l’usage des livres liturgiques d’avant Vatican II.

«Influences nuisibles»

Dans sa préface du livre du prêtre allemand Uwe Michael Lang Tournés vers le Seigneur – l’orientation de la prière liturgique, publié en 2003 et réédité en 2006, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, expliquait l’importance dans la messe préconciliaire de la célébration ’dos au peuplé. Le cardinal Ratzinger notait ainsi que, «dans le texte conciliaire, il n’est pas question de l’autel tourné vers le peuple», mais que cela apparaît ensuite «dans les instructions post-conciliaires». Il expliquait alors que l’invitation à dresser des autels tournés vers le peuple «n’exprimait pas une obligation mais une recommandation», appelant à «éviter dans ce domaine les positions unilatérales et érigées en absolu».

Dans l’esprit de la liturgie, paru en 2001, le cardinal Ratzinger avait déjà souhaité «aider à retrouver une manière digne de célébrer la liturgie», et «mettre un terme aux influences nuisibles» du mouvement liturgique du début du 20e siècle et du Concile Vatican II. Il avait alors mentionné «la signification du bâtiment de l’église», «l’autel et l’orientation de la prière liturgique».

«La position du prêtre tourné vers le peuple a fait de l’assemblée priante une communauté refermée sur elle-même», écrivait alors le préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, regrettant que Dieu soit «de plus en plus absent de la scène» et que la messe devienne un «one man show» du célébrant. Il souhaitait ne pas «rejeter en bloc les réformes accomplies au 20e siècle» mais invitait à «ne pas regarder le prêtre» mais à «tourner un regard commun vers le Seigneur». (apic/imedia/ami/pr)

23 décembre 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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