Malgré la haine, la violence, l’égoïsme ou la crise sociale
Rome: Messe de l’Epiphanie présidée par Benoît XVI, qui invite les chrétiens à l’espérance
Rome, 6 janvier 2009 (Apic) Devant «la grande crise sociale et économique», «la haine et la violence destructrices» ou encore «l’égoïsme», Benoît XVI a invité les chrétiens à l’espérance lors de la messe de l’Epiphanie, célébrée le 6 janvier dans la basilique Saint-Pierre à Rome.
Au cours de son homélie, le pape a également salué les nombreux scientifiques qui ne renoncent «ni à la raison ni à la foi».
«Il n’existe pas d’ombre, même ténébreuse, qui puisse assombrir la lumière du Christ», a ainsi dit le pape devant les fidèles rassemblés dans la basilique Saint-Pierre. A ses yeux, la «conscience» de la résurrection du Christ fait que «les chrétiens ne perdent pas l’espérance».
Une espérance, a alors confié Benoît XVI, que les chrétiens gardent «y compris aujourd’hui devant la grande crise sociale et économique qui tourmente l’humanité, devant la haine et la violence destructrices qui ne cessent d’ensanglanter de nombreuses régions de la terre, devant l’égoïsme et la prétention de l’homme de s’ériger comme son propre Dieu qui conduit parfois à des bouleversements dangereux du dessein divin concernant la vie et la dignité de l’être humain, la famille et l’harmonie de la création».
«Notre effort pour libérer la vie humaine et le monde des empoisonnements et des pollutions qui pourraient détruire le présent et l’avenir, a encore commenté le pape, conserve sa valeur et son sens (…) même si c’est apparemment sans succès ou si nous semblons impuissants face au vent des forces hostiles».
Assis sur un grand trône rouge et or, Benoît XVI est également revenu sur la «conception cosmologique particulière du christianisme» en évoquant la visite rendue à l’enfant Jésus par les mages, probablement des astronomes. Citant à la fois Dante Alighieri (1265-1321) et Galilée (1564-1642), Benoît XVI a également affirmé que «les étoiles, les planètes et tout l’univers ne sont pas gouvernés par une force aveugle, ils n’obéissent pas aux dynamiques de la seule matière».
Benoît XVI a alors souligné «la passion et la foi de nombreux scientifiques qui, sur les traces de Galilée, ne renoncent ni à la raison ni à la foi et les valorisent même toutes les deux dans leur fécondité réciproque». Le célèbre savant italien, dont on fête en 2009 le 400e anniversaire des premières observations à la lunette astronomique, fut condamné par l’Inquisition pour ses théories héliocentriques et seulement réhabilité par l’Eglise sous le pontificat de Jean Paul II, en 1992.
Le pape a célébré la messe de l’Epiphanie entouré de cardinaux et de très nombreux prélats de la curie romaine. Au cours des prières des fidèles en anglais, russe, philippin, portugais et français, des intentions ont été lues pour le pape, l’Eglise, ceux qui souffrent à travers le monde ou encore les responsables des pays. Puis, plusieurs fidèles, dont des religieux et des familles, venus du monde entier, ont apporté à Benoît XVI les offrandes.
Dans le vocabulaire chrétien, le mot épiphanie désigne les manifestations de Dieu aux hommes, en la personne de Jésus-Christ et, plus précisément, sa venue dans le monde en un temps historique donné. C’est le sens profond de la fête de l’Epiphanie qui, avec l’évocation des mages venus d’Orient, rappelle également la dimension universelle du message évangélique. (apic/imedia/ami/pr)