A la tête de la plus importante Eglise orthodoxe

Russie: Kyrill de Smolensk a été élu patriarche de Moscou et de toute la Russie

Moscou, 28 janvier 2009 (Apic) Kyrill de Smolensk a été élu le soir du 27 janvier par le concile local nouveau et 16e patriarche de Moscou et de toute la Russie. Agé de 62 ans, il devient le guide spirituel de la moitié des orthodoxes dans le monde.

Avec 508 voix, le patriarche Kyrill Ier devance Clément de Kalouga, qui a obtenu 169 voix. Le Concile plénier de l’Église orthodoxe russe a porté son choix sur le grand favori à la succession d’Alexis II.

Kyrill Ier (dans le monde Vladimir Gundyaev) est né le 20 novembre 1946 à Leningrad, communique l’Eglise orthodoxe russe. Il a suivi les études théologiques au Séminaire de Leningrad et ensuite à l’Académie théologique de Leningrad où il a obtenu son diplôme avec mention en 1970. En 1969, il devient moine, diacre, puis hiéromoine. Du 1970 à 1971, il a été professeur de théologie dogmatique et inspecteur-adjoint de l’Académie théologie de Leningrad, de même que secrétaire personnel de Mgr Nicodème.

Elevé au rang de métropolite en 1991

En 1971, il a été élevé au rang d’archimandrite. De 1971 à 1974, il a été représentant du Patriarcat de Moscou auprès le Conseil oecuménique des Eglises à Genève. De 1974 à 1984, il a occupé le poste de recteur de l’Académie de théologie de Leningrad. Le 14 mars 1976, il a été ordonné évêque de Vyborg et le 2 septembre 1977 a été élevé au rang d’archevêque, et le 26 décembre 1984 a été nommé archevêque de Smolensk et de Viazma. En 1988, il est devenu archevêque de Smolensk et de Kaliningrad. Le 3 novembre 1989, il a été nommé président du département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe, et le 25 février 1991 il a été élevé au rang de métropolite.

La chute du communisme lui permet d’en faire une véritable machine au service de la réévangélisation de la société russe dans la période postcommuniste, commente Nicolas Senèze, dans le quotidien français «La Croix». Dès 1994, il a ainsi sa propre émission sur la première chaîne de télévision russe: Slovo Pastyrya, la parole d’un pasteur, qui fait de lui une figure bien connue des Russes, auprès desquels il développe les fondements de la doctrine sociale de l’Église russe, promulgués en 2000 et dont il a été le principal artisan.

Il devient alors le véritable bras droit du patriarche Alexis II. En décembre dernier, il assume l’intérim à la tête du patriarcat de Moscou après le décès d’Alexis II.

Ouverture sur l’Occident et oecuménisme

Certains mettent en cause son autoritarisme, tandis que d’autres s’interrogent sur sa trop grande ouverture sur l’Occident, affirme «La Croix». Ou encore l’oecuménisme, dont il est un fervent partisan: même s’il a toujours été intraitable quand il s’agissait de défendre les prérogatives du patriarcat de Moscou, il croît fermement à un partenariat stratégique avec l’Église catholique pour défendre les valeurs chrétiennes. «Catholiques et orthodoxes doivent être capables de présenter la tradition chrétienne de manière ouverte et positive, de telle manière qu’ils puissent enrichir la vision occidentale libérale, notamment en Europe», confiait-il en 2006 à La Croix. En affirmant que «l’Eglise ne doit pas s’immiscer dans la politique, mais annoncer la vérité de Dieu», Kirill aura su calmer l’inquiétude du Kremlin devant cet esprit libre et indépendant ne cachant son souci que l’Eglise orthodoxe russe soit un partenaire traitant d’égal à égal avec le pouvoir, estime «La Croix». (apic/com/lacroix/bb)

28 janvier 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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