Rome: Le cardinal Sodano blessé par les critiques de Hans Küng sur le pape
Des propos jugés «amers»
Rome, 26 février 2009 (Apic) Le cardinal Angelo Sodano, doyen du collège cardinalice, s’est dit «blessé intérieurement», le 25 février, par de récents propos du théologien suisse Hans Küng sur Benoît XVI et l’Eglise.
Dans une interview publiée la veille dans le quotidien français Le Monde, l’ancien collègue de Joseph Ratzinger y affirmait notamment que le pape «n’avait pas été capable de se rendre compte de l’impact dans le monde» de la levée de l’excommunication des 4 évêques lefébvristes et que «l’Eglise risquait de devenir une secte».
«Je me suis senti blessé intérieurement en lisant l’interview accordée par le théologien Hans Küng dans le quotidien français Le Monde», a ainsi affirmé le cardinal Sodano sur Radio Vatican. «Si le texte est exact, je me sens dans l’obligation de dire qu’il s’agit d’affirmations génériques et non prouvées», a déclaré le prélat.
«Une critique fraternelle est toujours possible dans l’Eglise, depuis l’époque de saint Pierre et de saint Paul», a ajouté le doyen du collège cardinalice. En revanche, «une critique amère (…) ne contribue pas à l’unité de l’Eglise, à laquelle Benoît XVI travaille beaucoup».
Dans son interview au Monde, Hans Küng avait notamment accusé Benoît XVI de «rester enfermé au Vatican – qui est comme le Kremlin d’autrefois – où il est préservé des critiques», n’étant «pas capable de se rendre compte de l’impact dans le monde» de la levée de l’excommunication des 4 évêques lefébvristes.
L’Eglise que Benoît XVI est en train de léguer à ses successeurs «risque de devenir une secte», avait aussi soutenu l’ancien collègue de Joseph Ratzinger à l’université de Tübingen (Allemagne), selon lequel «beaucoup de catholiques n’attendent plus rien de ce pape». Le cardinal Sodano s’est dit quant à lui «personnellement témoin de l’engagement du pape pour faire de l’Eglise une famille, la famille des enfants de Dieu».
En mai 2008, Hans Küng s’était montré moins sévère avec le pape, qu’il jugeait «capable d’actes courageux». «Ce pape a fait de graves erreurs, mais il s’est aussi montré capable de se corriger», avait affirmé le théologien à l’occasion de la sortie de la traduction en italien de son autobiographie Ma bataille pour la liberté. (apic/imedia/cp/lb/pr)