Une cérémonie que l’évêque du lieu avait pourtant interdite
Valais: Ordinations au sous-diaconat à Ecône
Ecône, 29 mars 2008 (Apic) Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X à Ecône, en Valais, a procédé le samedi 28 mars à l’ordination de 19 jeunes au sous-diaconat. Quelque 350 personnes étaient présentes à la cérémonie. Mgr Brunner, évêque du diocèse de Sion, avait interdit ces ordinations.
Assisté de Mgr Tissier de Mallerais et de prêtres de la Fraternité Saint-Pie X, le Supérieur général a procédé ce samedi 28 mars 2009 à l’ordination au sous-diaconat de 19 jeunes gens, dont la moyenne d’âge est de 25 ans, dont 3 Allemands qui auraient dû être ordonnées à Zaitzkofen, en Allemagne.
Le 24 mars dernier, Mgr Fellay avait écrit dans un communiqué que pour répondre à la demande du Saint-Siège, il avait décidé de déplacer les ordinations d’Allemagne au séminaire d’Ecône en Suisse. Il précisait que sa décision se voulait un geste d’apaisement «après la levée des injustes condamnations qui pesaient sur les évêques et les violentes réactions qui s’ensuivirent».
Au début de la cérémonie, durant plus de trente minutes, le prélat a rappelé, en français d’abord, puis en allemand, la signification des ministères inférieurs, déplorant le fait que dans la nouvelle liturgie il aient disparu, qu’ils aient purement et simplement été supprimés, alors que, dans la tradition de l’Eglise, ils existent depuis le 3ème siècle. Ces ministères permettent de lire l’épître, de chanter et de préparer le pain et le vin pour la consécration. Cela autorise aussi les sous-diacres à prendre soin de tout ce qui concerne l’autel, a précisé Mgr Fellay.
Le prélat a aussi insisté sur les exigences à respecter pour pouvoir s’approcher de l’autel, rappelant que selon le Concile de Trente il est nécessaire de procéder pas à pas, faisant référence à l’Ancien Testament où il est clairement dit que le Saint des Saint n’est accessible qu’au Grand prêtre une fois par année à l’occasion de la fête du Kippour. En ce sens les ministères inférieurs sont des démarches pour pouvoir s’approcher de l’autel.
Mgr Fellay a encore longuement parlé de l’importance de la messe, centre de la vie chrétienne. Pour lui, dans la tradition, le prêtre tourne le dos au peuple, mais pas à Dieu. C’est ce qui justifie la continuité de la pratique d’avant Vatican II. Dieu est le centre, les prêtres ne sont que des instruments au service du Christ.
Plus dur est son discours sur l’Eglise dont il parle à mots à peine voilés: «Certains essaient de voir dans cette cérémonie un acte de rébellion, de controverse dans l’Eglise». Pour lui, la levée de l’excommunication est un signe que Rome fait à l’égard de la Fraternité, mais il déplore la manière dont les évêques ont traité le pape ces derniers mois. Il lance une pointe contre ceux qui «ont quitté la soutane et qui essaient d’inventer une sorte de piège pour nous ramener dans leur cercle». Mais, affirme le responsable d’Ecône, à cause de la liturgie et de la morale, entre l’Eglise et Ecône il y a une distance: «Ecône se sent et reste une exception».
Ecône
Situé au coeur du Valais en Suisse, dans la vallée du Rhône, Ecône est un petit bourg de la commune de Riddes. La renommée de ce lieu est due au séminaire international de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) que Mgr Marcel Lefebvre y a fondé en 1971. Le séminaire d’Écône est l’une des six maisons de formation de la Fraternité, mais le nom sert parfois à désigner l’ensemble de ce mouvement. En fait, en Suisse romande, lorsqu’on parle d’« Écône », c’est généralement pour évoquer la Fraternité dans son ensemble plutôt que le séminaire ou le bourg. Le corps du fondateur de la Fraternité repose à Écône depuis sa mort en 1991 (apic/js)