Guinée Bissau: Chrétiens et musulmans unis pour «la vérité et la paix»
Invitation au calme après les graves épisodes de violence
Bissau, 5 avril 2009 (Apic) «Qui sème le vent récolte la tempête, qui sème la vérité récolte la paix». Tel est le titre d’un document commun présenté le 3 avril à Bissau par les communautés catholiques, évangéliques et musulmanes qui invitent la Guinée Bissau au calme, pour la première fois d’une seule voix, suite aux graves épisodes de violence ayant alimenté un climat de tension dans le pays.
C’est ce qu’annonce à l’agence catholique MISNA une source locale fournissant aussi un compte-rendu des faits de ces derniers jours. L’interlocuteur confirme en particulier l’agression d’un avocat connu, Pedro Infanda, qui après avoir été retenu dans une prison militaire est actuellement hospitalisé à cause des coups et blessures. Francisco José Fadul, ex-premier ministre de Guinée Bissau, actuel président de la Cour des comptes et chef du parti de l’opposition Padec, a subi le même sort. Il a été bloqué et frappé par les militaires puis hospitalisé dans une structure portugaise. Dans les deux cas, la fureur des hommes en uniforme aurait été provoquée par de fortes critiques exprimées à l’encontre du gouvernement et de l’armée.
Les agressions sont antérieures à la décision de convoquer les élections présidentielles le 28 juin, nécessaires après la mort du chef d’état João Bernardo «Nino» Vieira, tué le mois dernier quelques heures après l’homicide du chef d’état-major général des armées, le général Batista Tagme Na Waie. Plusieurs enquêtes sont d’ailleurs en cours pour faire toute la lumière sur ces homicides.
Entre temps, 21 partis de l’opposition ont souscrit le 2 avril un document commun sollicitant la démission de l’exécutif considéré «incapable de faire respecter la loi, de garantir la sécurité des citoyens et de tenir l’armée sous contrôle». Enfin, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon s’est exprimé sur la situation difficile du pays d’Afrique occidentale, se disant préoccupé et demandant à la communauté internationale de «ne pas abandonner la Guinée-Bissau en mettant à disposition tout moyen technique et toute aide financière possible». (apic/misna/bb)




