accueillait les soeurs hospitalières

Jura: il y a 225 ans, Porrentruy (060590)

Porrentruy, 6mai(APIC) Le 22 mai 1765, Porrentuy inaugurait son HôtelDieu (Hôpital). Trois soeurs formées à Pontarlier arrivaient alors dans la

cité des Princes-Evêques en cours de soirée. Soeur Ostertag, soeur Jeannnerat et soeur Pêcheur prennaient possession des lieux. La Communauté des Soeurs hospitalières, filles de Notre-Dame des sept douleurs était née. Son

destin sera depuis lors étroitement lié au service de ce qui se nomme actuellement l’Hôpital régional de Porrentruy. Une fête marquera ce 225e anniversaire et une messe d’action de grâce célébrera l’événement à la chapelle

de la Communauté le 22 mai prochain.

Pour l’heure, la Communauté compte encore vingt religieuses. Certaines

d’entre elles assument diverses tâches hospitalières, à temps complet,

partiel ou à titre bénévole selon leur formation professionnelle ou leurs

affinités. La supérieure, soeur Marie-Paul Willemin, verrait une orientation nouvelle pour les soeurs qui d’ici quelques années seront pratiquement

toutes à l’âge de la retraite. Cette orientation pourrait bien se tourner

du côté de l’aide à l’aumônerie, de l’accueil des malades et de l’accompagnement des mourants. A moins que des vocations naissantes viennent rajeunir les rangs de celles qui ont consacré toute leur vie au chevet des malades.

La Communauté de Porrentruy est complètement indépendante. Elle recrute

elle-même ses soeurs. Des soeurs qui sont issues des Hospitalières de Beaune (France). En 1765, canoniquement, Porrentruy et le Jura dépendaient de

Besançon.

Une communauté courageuse

En 1451, Nicolas Rolin et sa femme, Gigogne de Salins, fondent l’Hôpital

de Beaune et la Congrégation des Soeurs hospitalières. Pontarlier suit

l’exemple en 1700. Un projet se met à germer du côté de Porrentruy. Mme

Chavey offre 300’000 francs à la ville pour qu’elle le réalise. On est

alors en 1761. A la demande de l’archevêque de Besançon, trois jeunes filles entrent en noviciat à Pontarlier. Elles prononcent leurs voeux avant de

retourner dans la cité ajoulote (Porrentruy), le jour de l’inauguration de

son Hôtel-Dieu. Marie-Eve Ostertag n’a que 25 ans lorsqu’elle reçoit le titre de Mère (supérieure). Originaire d’Altkirch, elle vivait à Porrentruy

où son père était médecin. Soeur Jeannerat venait de Saint-Ursanne alors

que soeur Pêcheur était issue d’une famille de Haute-Savoie.

Mère Ostertag marquera l’histoire des Soeurs hospitalières de Porrentruy: son rôle de supérieure «tiendra» pendant 42 ans; durant la Révolution, dans le but de garder son Hôpital, alors dépouillé de toute sa fortune, elle acceptera même d’arborer la cocarde tricolore et d’abandonner son

habit religieux.

De la Révolution au Kulturkampf

Marie-Eve Ostertag a en outre été appelée à former les soeurs de la

Communauté de Soleure (fondée en 1788). Ce n’est que beaucoup plus tard, en

1851, qu’une comunauté est fondée à Delémont par Mère Türberg

A Porrentruy, le premier centenaire ne peut pas être fêté. On se trouve

en effet en pleine période du Kulturkampf. Les Hospitalières sont alors calomniées. Quelques-unes comparaissent devant les tribunaux bernois, d’autres subissent la prison. Mère l’Hoste, puis Mère Husson dirigent plus tard

une communauté réduite à une peau de chagrin. Elles ne sont plus que douze.

Les temps agités s’estompant enfin, les vocations alors réprimées s’expriment à nouveau.

Il y a 25 ans, le 200e anniversaire est fêté avec faste. Les 34 soeurs

hospitalières de Porrentruy ont quitté l’ancien Hôtel-Dieu en 1956. Elles

s’installeront plus tard dans leur «maison» construite tout au bout de

l’actuel Hôpital régional de Porrentruy. (apic/sic/pr)

6 mai 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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