Les responsables d’Eglise montent aux barricades

Kenya: Une nouvelle loi pourrait autoriser la polygamie

Nairobi, 12 mai 2009 (Apic) Les responsables d’Eglise du Kenya s’opposent à une proposition de loi qui autoriserait les mariages polygames, proscrirait la dot obligatoire et reconnaîtrait le concubinage.

«Cette loi embrouillerait les citoyens. Elle entraînerait le chaos dans les familles», a déclaré à l’Agence ENI l’archevêque anglican Benjamin Nzimbi. «Elle doit être rejetée», dit-il, péremptoire.

L’archevêque Nzimbi a mis en garde contre les doutes que la loi ferait naître au sujet du mariage chrétien. «Nous devons suivre les enseignements chrétiens. Voilà l’exemple à suivre».

La proposition de loi sur le mariage interdit la dot obligatoire, un des principes clés du mariage africain. Il reconnaît également le concubinage sur le même plan que le mariage, pour les couples hétérosexuels qui vivent ensemble depuis au moins deux ans.

La mesure cherche également à éradiquer le mariage des enfants en fixant l’âge du mariage à 18 ans tant pour les hommes que pour les femmes. Il ne serait par ailleurs plus nécessaire de prouver l’adultère ou la cruauté pour demander le divorce.

Selon la proposition de loi, chacun des époux serait autorisé à indiquer, au moment du mariage, si l’union se veut monogame ou polygame.

«Si le futur époux est déjà marié, il devra indiquer les noms de son ou ses épouse(s) existante(s)», a déclaré Judy Thongori, ancienne présidente de la Commission de réforme législative du Kenya, dans le journal Daily Nation.

Dans le cadre de la loi actuelle sur le mariage, aucun des époux n’est autorisé à se remarier sans avoir dissous le premier mariage. «En tant que chrétiens, nous ne permettons pas la polygamie. Ce n’est pas non plus la solution pour les relations extraconjugales», a pour sa part déclaré le pasteur David Gathanju, modérateur de l’Eglise presbytérienne de l’Afrique de l’Est.

Les militants à l’origine de la proposition de loi affirment que la législation actuelle du Kenya sur le mariage est obsolète et qu’elle ne parvient plus à répondre aux besoins d’une société en évolution.

La juriste Nancy Barasa a déclaré dans le Daily Nation : «L’idée qui sous-tend cette loi – et c’est là l’opinion des Kenyans – c’est que si l’un des époux venait, par exemple, à tomber gravement malade, l’autre ne serait pas condamné à une vie de solitude permanente. Cette personne doit pouvoir avoir une porte de sortie». (apic/eni/pr)

12 mai 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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