Neuchâtel: L’Abbaye de Fontaine-André, un lieu de méditation et de paix
Un cadre idyllique et une structure ouverte
Neuchâtel, 22 juin 2009 (Apic) Site idyllique, l’Abbaye de Fontaine-André est située au-dessus de Neuchâtel, au pied du Chaumont et jouit d’une splendide vue sur le lac, le Mont Vully et les Alpes. Elle est entourée de forêts, de jardins et de champs. Le calme qui y règne aide à se retrouver, c’est un haut lieu d’énergie. Elle tient son nom de la source qui y coule depuis des siècles. Cette source est aussi le symbole de son rôle spirituel. Ancienne abbaye du 12ème siècle, elle a pris la forme actuelle d’une «abbaye ouverte» en 1994.
Située à l’écart de la ville et du bruit, mais ouverte au monde, l’Abbaye remonte au 12e siècle. Reprise 1994 par des laïcs, elle est animée par une spiritualité chrétienne ancrée dans les réalités de la vie. Elle se veut un endroit où l’on peut se retirer pour vivre la joie du moment présent, goûter le silence, s’ouvrir à la rencontre, chercher la paix dans les moments difficiles et partager joies et peines.
Grâce à son vaste espace, l’Abbaye dispose de lieux où chacun trouve ce qu’il recherche: le silence; centre de rencontre, elle permet aussi à tous les membres de la communauté, qu’ils soient collaborateurs ou collaboratrices, hôtes individuels, ou groupes et visiteurs de se trouver bien dans ces vastes espaces.
Ecole de vie
La vie communautaire est ponctuée par la prière, dont l’objectif est de «participer à la création d’un monde plus juste». Les membres du Noyau, les cadres, les frères, les stagiaires et les hôtes de longue durée se retrouvent régulièrement: temps de partage, repas, prière et travail, excursions, temps de formation. C’est une école de vie.
L’hospitalité y est cordiale, le style de vie et écologique. Les coresponsables de l’œuvre, collaborateurs, travaillent en acceptant des différences de salaire, et les hôtes participent chacun selon ses moyens aux coûts de pension et de cours.
La communauté
Constituée de frères, de sœurs, d’hôtes de plus ou moins longue durée, de stagiaires ou de civilistes et d’une famille qui s’occupe de l’agriculture biologique du domaine, la communauté propose ses propres cours de méditation et de formation spirituelle. Elle ouvre aussi ses portes à des séminaires, des retraites collectives et à des cours externes.
16 chambres de taille différente sont à disposition des hôtes, dont 7 individuelles et 9 chambres doubles. Les prix sont modiques. Une salle pour les groupes est aussi disponible, ainsi qu’un jardin d’hiver et un Foyer.
Le respect de la nature au cœur de la politique de l’abbaye
Les Frères, théologiens qui ont été missionnaires et dont l’un est actuellement aumônier des prisons neuchâteloises, offrent des accompagnement spirituels individualisés et président à tour de rôle la prière communautaire. L’Abbaye vit grâce à son grand domaine agricole et sylvicole, que la famille Luzia et Kurt Gisler Illi entretient dans le plus grand respect de la tradition biologique. Avec leurs trois enfants, ils vivent heureux dans ce climat qui leur convient bien. Lui, agriculteur diplômé et ingénieur en génie civil, et elle, ergothérapeute diplômée, ont acquis les bases d’une agriculture saine. Les produits qu’ils proposent sont de tout premier choix. Je pense ici, en particulier, à leurs succulentes spécialités de fromage de chèvre. Urs Weber, quant à lui, maraîcher, participe à l’aménagement et à l’exploitation du jardin potager et s’occupe, à Neuchâtel, de l’abonnement au «panier de légumes » qui a connu un franc succès depuis son lancement en 2004.
La source d’eau
Le Frère Othmar Würth, qui a eu l’amabilité de nous recevoir et de nous faire visiter la propriété, est un missionnaire qui a travaillé au Rwanda et pour qui le plus grand scandale qu’il ait vécu est le génocide. Dernier enfant d’une famille de 10 enfants venant de la région de Saint-Gall, il a gardé malgré tout ce qu’il a vécu la conviction que la foi est plus forte que tout et que «l’épreuve purifie». Sa bonhomie et sa gentillesse naturelle font de lui un peu l’âme de la Maison, même s’il n’aime pas ce qualificatif, estimant que chacun a son rôle et sa place. De retour en Suisse, il se plaît à nous montrer le puits d’où jaillit la source de la Fontaine-André. Elle n’est pas pour lui une simple eau, mais symbolise toute la vie: l’eau comme nécessaire à la vie, comme élément de purification, comme signe d’un don de la Providence divine. Cette source qui coule depuis des temps immémoriaux symbolise la source intérieure à la recherche de laquelle les Frères veulent accompagner leurs hôtes. Pour le Frère Othmar, «la prière, la méditation, le silence, la beauté du paysage, la contemplation de l’eau, nous permettent, ainsi vivifiés, de renouer avec le quotidien.»
Encadré
Les Frères des écoles chrétiennes
La communauté des Frères des écoles chrétiennes, fondée par Jean-Baptiste de La Salle au 18è siècle compte actuellement 5’500 frères dans 80 pays. Il y a environ 800’000 élèves dans plus de 900 institutions éducatives : écoles maternelles, écoles élémentaires, moyennes, secondaires, techniques, industrielles, agricoles, normales (formation d’enseignants), universités. Ces établissements offrent des programmes pour illettrés, migrants, nomades, handicapés physiques ou mentaux, jeunes avec des difficultés d’apprendre, jeunes caractériels. Il y a des centres de pastorale qui offrent des activités religieuses et apostoliques variées. D’autres centres proposent du sport, et d’autres formes d’activités récréatives ou sociales. Parmi les 800’000 élèves et étudiants, (…) il n’y a pas que des catholiques : mais aussi des orthodoxes, des protestants, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des hindous, des shintoïstes et des confucianistes, des membres de religions traditionnelles ou des gens sans aucune foi religieuse.»
En France, elle assume la direction de 150 établissements scolaires et de quelque 11’000 enseignants laïcs. Le Frère Othmar reconnaît que la difficulté actuelle est celle de la relève, mais il voit dans une forme alternative comme celle de Fontaine-André un signe d’espoir.
Des photos de ce reportage peuvent être commandées à l’Apic: apic@kipa-apic.ch, tél.026 426 48 13 (apic/js)