«Déclaration de guerre» des intégristes à l’oecuménisme
Grèce: Des orthodoxes grecs publient un document sur «l’hérésie de l’œcuménisme»
Athènes, 16 juillet 2009 (Apic) Des membres du clergé orthodoxe grec, conduits par des archevêques, ont publié un manifeste demandant de s’opposer à tout lien œcuménique avec les catholiques et les protestants. Autant «d’hérétiques», aux yeux de ces intégristes.
«La seule façon de restaurer la communion avec les hérétiques, c’est qu’ils renoncent à leur erreur et qu’ils se repentent», a indiqué le groupe dans une «Confession de foi contre l’œcuménisme» qu’ils ont fait circuler récemment, et citée par l’Agence œcuménique.
L’Eglise orthodoxe, affirment-ils, n’est pas seulement «la vraie Eglise, elle est la seule Eglise.» «Elle seule est restée fidèle à l’Evangile, aux Synodes et aux pères, et par conséquent, elle seule représente la véritable Eglise catholique du Christ», indique le document.
Les signataires affirment souhaiter préserver «immuablement et sans altération» la foi orthodoxe que l’Eglise primitive avait «démarquée et délimitée», et fuir les contacts «avec ceux qui innovent en matière de foi».
La liste des ecclésiastiques apportant leur appui au manifeste inclurait six métropolites (Panteleimon d’Antinoes, Seraphim de Cythère et d’Anticythère, Kosmas d’Etolie et d’Acarnanie, Seraphim du Pirée, Jeremiah de Gortyna et Mégalopolis, et Artemios de Raskas et Prizrenis, Kosovo et Metohia), 49 archimandrites, 22 hiéromoines et 30 religieuses et abbesses, ainsi que de nombreux autres prêtres et anciens de l’Eglise.
Les signataires soulignent que de nombreux patriarches et évêques orthodoxes se sont «essentiellement placés en dehors de l’Eglise» en tentant d’imposer un «nouveau dogme et une nouvelle ecclésiologie» selon lesquels toutes les dénominations sont des éléments de l’Eglise.
«Cette pan-hérésie de l’œcuménisme adopte et légalise toutes les hérésies des ’Eglises’, et insulte le dogme de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique», affirme le groupe. «Toutes les limites fixées par les pères ont été transgressées ; ils n’y a plus de ligne de démarcation entre hérésie et Eglise, entre vérité et erreur.»
Les minorités religieuses se plaignent régulièrement de discriminations en Grèce, Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN, où 97 % de la population se revendiquerait de l’Eglise orthodoxe. La Constitution nationale reconnaît l’orthodoxie comme la «religion dominante» du pays.
Comme exemple de ce qu’ils condamnent, les partisans du document, qui est issu d’une convention de membres du clergé et de moines orthodoxe qui s’est tenue en avril 2009, pourraient évoquer les propos tenus en mai par l’archevêque Ieronymos d’Athènes et de toute la Grèce. Celui-ci avait alors prononcé un discours devant une délégation de l’Eglise d’Angleterre en visite en Grèce, leur disant que l’Eglise de Grèce et la Communion anglicane constituaient «deux des principales sources de la foi chrétienne sur le vieux continent». L’archevêque Ieronymos avait déclaré que les responsables orthodoxes maintenaient leur engagement en faveur d’une «coopération plus fructueuse tant sur les questions théologiques que dans les principaux domaines sociaux» avec les autres Eglises.
La «Confession de foi», un document de 4000 mots, rejette une telle approche. Le magazine de Thessalonique Theodromia a publié le document sur son site web, lançant par la même occasion un appel pour obtenir davantage de signatures. Selon le document, la papauté catholique est devenue «la matrice des hérésies et des erreurs» en encourageant le «minimalisme dogmatique» et en provoquant des «déviances morales, comme l’homosexualité et la pédophilie au sein de son clergé.»
La «Confession» affirme que des critiques encore plus grandes devraient être adressées au protestantisme, qui a «hérité d’un grand nombre d’hérésies, mais qui en a ajouté encore plus» en rejetant la tradition, la vénération des saints, le monachisme et les sacrements, et en tolérant les femmes prêtres et le mariage homosexuel. (apic/eni/pr)