Tibet: Des moines rejettent la propagande chinoise: le responsable expulsé
La répression contre les bouddhistes continue
Dharamsala, 26 juillet 2009 (Apic) La campagne de «formation civique» instaurée par les autorités chinoises pour amener les moines à se détacher du Dalaï Lama a échoué dans un monastère de la province de Qinghai. Les moines ont refusé d’y participer.
Instaurée en 1996, la campagne de «formation civique», initialement appelée «rééducation patriotique», a échoué dans un monastère de la région tibétaine de Jaqung (dans l’Ouest de la Chine). Les moines ont refusé de se rendre à la session organisée par le Bureau des Affaires religieuses de Bayen (en chinois: Hualong). Résultat: le responsable de la discipline au monastère, Lobsang Tsultrim, a été expulsé avec interdiction de rejoindre une autre communauté.
Le 27 juin, des fonctionnaires du Bureau des Affaires religieuses de Bayen et la police se sont rendus au monastère d’Amdo Jaqung pour une session «de formation civique». Ils avaient pour objectif de procéder à un endoctrinement des moines afin de les convaincre d’être fidèles à Pékin plutôt qu’au Dalaï Lama.
Les fonctionnaires ont ordonné à Lobsang d’appeler les 400 moines pour la session d’endoctrinement. Celui-ci les a appelés, mais aucun ne s’est rendu à cet appel. Les fonctionnaires ont alors accusé Lobsang d’être incapable de bien instruire les moines, l’ont expulsé du monastère et lui ont interdit d’en rejoindre un autre.
Le Centre tibétain pour les droits de l’homme et la démocratie, qui rapporte ce dernier épisode d’abus, précise que la «campagne d’éducation patriotique» a été lancée en 1996 pour demander aux moines de dénoncer le Dalaï Lama et s’opposer aux forces séparatistes. Pour les défenseurs des droits de l’homme, c’est en fait une autre forme de persécution religieuse souvent utilisée pour isoler des éléments opposés aux autorités chinoises. La campagne a donné lieu à de nombreuses arrestations ou expulsions de moines et à la fermeture de monastères. Après les manifestations de mars 2008, la campagne a repris avec plus de fermeté, en particulier dans les monastères, mais aussi auprès des fonctionnaires, des forces de sécurité et du personnel éducatif. (apic/an/js)