Arabie: Opération de lavage annuel de la Kaaba
Murs intérieurs et extérieurs lavés à l’eau bénite de Zamzam
Djeddah, 29 juillet 2009 (Apic) Le lavage annuel de la Kaaba, lieu d’orientation des cinq prières quotidiennes pour près d’un milliard de musulmans dans le monde a eu lieu cette année le 23 juillet, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA). L’opération s’est faite, comme d’habitude, à l’aide de l’eau de Zamzam, une eau bénite tirée d’un puits du même nom, mélangée à de l’eau de rose.
Chaque année, avant le Hajj ou grand pèlerinage, l’édifice est lavé à la grande eau de Zamzam, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Plusieurs princes, ministres, hauts responsables, dignitaires islamiques, membres du corps diplomatique accrédités dans le royaume ont participé à cette opération, a souligné SPA. Les travaux de lavage étaient dirigés par le prince Khaled al Faysal, gouverneur de la région de La Mecque où se trouvent les lieux de saint de l’Islam. C’est lui qui a donné le coup d’envoi, en rinçant les murs du lieu sacré avec un torchon imbibé d’eau de Zamzam et d’eau de rose.
Après le lavage, suit le Kiswa (revêtement par un tissu noir spécial), un autre évènement annuel de la Kaaba qui a aussi lieu avant le Hajj. Le Kiswa s’effectue avec le rideau de la sainte Kaaba, long de six mètres et large de trois mètres. Le dernier Kiswa s’est déroulé le 7 décembre 2008. A cette occasion, la sainte Kaaba a été revêtue d’un nouveau tissu noir en soie pure, incrusté de calligraphies et de versets du Coran en or tout aussi pur, d’une valeur de 20 millions de rials (5,7 millions de francs suisses). Le tissu du Kiswa comporte dans sa partie supérieure, une bande de 95 centimètres de large et 47 mètres de long, réservée aux calligraphies et aux ornementations.
La Kaaba (traduction de Cube) est le lieu de culte musulman le plus sacré au monde. Elle a 14 mètres de hauteur sur 47 mètres de longueur. Lors du Hajj, les pèlerins en font sept fois le tour en louant Dieu et son prophète Mahomet.
Encadré:
L’eau de Zamzam
L’eau de Zamzam provient d’un puits situé à proximité de la Sainte Kaaba. Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), l’histoire de cette source d’eau qui coule sans arrêt en abondance depuis des siècles, se confond avec l’histoire de la Kaaba elle-même. C’est au patriarche Abraham que remonte l’histoire de cette eau bénite et très prisée des pèlerins musulmans. L’Egyptienne Hajer et leur bébé Ismaël sont abandonnés par Abraham sur la demande de son épouse Sarah dans la vallée de La Mecque. Ils épuisèrent leur minuscule gourde d’eau dans ce désert aride. Puis, selon la tradition, Hajer parcourut sept fois la distance entre Assafa et Al Marwa, à la recherche d’eau, espérant surtout rencontrer une caravane qui lui en offrirait. Alors qu’elle avait perdu tout espoir, Allah envoya l’ange Gabriel auprès du bébé qui, en tâtant le sol des mains, fit surgir une source d’eau douce abondante.
Hajer se mit alors à l’arrêter avec de la terre et des roches, pour éviter qu’elle tarisse. Au lieu d’être une rivière qui coule, elle s’est transformée en puits de Zamzam, autour duquel la cité de La Mecque a été construite. A travers les époques, le puits ne cessa d’abreuver citadins, bédouins, voyageurs et animaux.
Pour le prophète Mahomet, «en buvant cette eau bénie, le pèlerin invoque Allah tout en étant sûr que son invocation sera agréée». Les pèlerins aux lieux saints de l’Islam consomment beaucoup d’eau de Zamzam et en rapportent en sachets, bouteilles ou bidons à leurs familles, amis et connaissances, en guise de cadeau. Des robinets d’eau refroidie de Zamzam se trouvent dans les quatre coins de la Mosquée de Médine, permettant aux pèlerins et aux visiteurs du sanctuaire de se désaltérer et de s’en procurer en suffisance. (apic/ibc/bb)