Rome: Benoît XVI rappelle les 70 ans de la Seconde Guerre mondiale
Que l’esprit du pardon envahisse le cœur des hommes
Rome, 2 septembre 2009 (Apic) 70 ans après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Benoît XVI a évoqué «les tragédies humaines et l’absurdité de la guerre», le 2 septembre. Le pape allemand a aussi souhaité «que l’esprit du pardon, de la paix et de la réconciliation envahisse le cœur des hommes». Devant quelque 8000 fidèles réunis dans la salle Paul VI, au Vatican, le pape a par ailleurs consacré sa catéchèse hebdomadaire à la figure de saint Odon de Cluny (vers 880-942).
«Nous avons célébré hier le 70e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale», a d’abord indiqué le pape en polonais avant de noter que «les tragédies humaines et l’absurdité de la guerre demeurent dans la mémoire des peuples». «Nous demandons à Dieu, a alors affirmé Benoît XVI, que l’esprit du pardon, de la paix et de la réconciliation envahisse le cœur des hommes». «L’Europe et le monde d’aujourd’hui ont besoin d’un esprit de communion», a encore souhaité le pape allemand avant d’inviter à construire cet esprit «sur le Christ et son Evangile, sur le fondement de la charité et de la vérité».
Le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre formelle, l’armée allemande attaquait la Pologne. 17 jours plus tard, l’Union soviétique envahissait l’est de la Pologne, en vertu d’une clause secrète d’un pacte germano-soviétique conclu le 23 août 1939. Le 1er septembre 2009, une vingtaine de dirigeants, dont les représentants des anciens pays belligérants, ont marqué le 70e anniversaire du début du conflit lors d’une cérémonie organisée à Westerplatte (Pologne), là où le cuirassé allemand Schleswig-Holstein avait tiré les premiers coups de canon de la guerre.
Le 25 août dernier, dans une déclaration commune diffusée simultanément à Bonn et à Czestochowa, les évêques polonais et allemands avaient condamné les crimes de la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient appelé à une «discussion sincère sur le passé» et condamné les déplacements forcés durant la guerre et l’après-guerre.
Saint Odon de Cluny
Par ailleurs, revenu au Vatican après plusieurs audiences estivales dans sa résidence de Castel Gandolfo, le pape a de nouveau consacré sa catéchèse hebdomadaire à une grande figure de l’Eglise médiévale, saint Odon de Cluny (vers 880-942). Benoît XVI a présenté le moine bénédictin comme un homme «austère» mais «bon» qui savait «se détacher du tumulte des soucis du monde». Le religieux français, a soutenu le pape, était «un véritable guide spirituel pour les moines comme pour les fidèles» car, «devant l’ampleur des vices répandus dans la société de l’époque, il proposait avec détermination le remède d’un changement de vie radical basé sur l’humilité, l’austérité, le détachement des choses éphémères et l’attachement à celles qui sont éternelles».
Fils d’un aristocrate militaire, Odon de Cluny était un religieux français bénédictin qui fut en 920 le troisième abbé d’Aurillac, puis de 926 à 942 le second abbé de Cluny. C’est Odon qui rassembla les premiers manuscrits de la bibliothèque de Cluny en rapportant des livres provenant de la basilique Saint-Martin-de-Tours. Son rayonnement influença la réforme des monastères d’Europe.
Au terme de l’audience, le pape a salué un certain nombre d’évêques. Fait inhabituel, c’est ensuite en restant à son trône, et non en descendant au premier rang de la salle des audiences, que Benoît XVI a salué un certain nombre de fidèles et de malades. Après l’audience dans la salle Paul VI, Benoît XVI devait rentrer en hélicoptère dans sa résidence de Castel Gandolfo, au sud de Rome. (apic/imedia/ami/bb)