La «transparence» après le scandale financier des années 80?
Rome: Le banquier italien Ettore Gotti Tedeschi prend la tête de la Banque du Vatican
Rome, 23 septembre 2009 (Apic) Le banquier italien Ettore Gotti Tedeschi succède à son compatriote Angelo Caloia au poste de président du Conseil de surintendance de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), a annoncé mercredi le Bureau de presse du Saint-Siège.
Cette décision a été prise par la Commission cardinalice de vigilance de l’IOR, réunie dernièrement à huis clos au Vatican en vue, selon des informations de la presse italienne, d’une «opération transparence» concernant les activités de la banque du Vatican. Deux autres membres du monde de la finance internationale ont aussi rejoint le Conseil de surintendance.
Agé de 64 ans, Ettore Gotti Tedeschi est un fervent catholique, professeur d’économie à l’Université catholique de Milan (Italie) et président pour l’Italie du «Banco Santander», l’une des plus grandes banques au monde.
La commission cardinalice, composée de 5 membres et présidée par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, compte ainsi sur lui pour donner plus de transparence à une institution touchée par un scandale financier dans les années 80 et dont les activités sont toujours entourées du plus grand secret.
En effet, un livre paru récemment en Italie – Vaticano S.p.A. de Gianluigi Nuzzi, éditions Chiarelettere – a fait état de mouvements d’argent obscurs au sein de la banque vaticane au début des années 90. Banquier et économiste italien, Angelo Caloia avait été chargé en 1989 de reprendre la présidence du IOR à une époque où l’institut avait subi les conséquences des scandales liés à la faillite de la Banque ambrosienne en 1982.
Le président du IOR de l’époque, l’Américain Mgr Paul Marcinkus, avait en effet investi imprudemment des fonds du Vatican dans la banque privée italienne, dont les fraudes avaient ensuite provoqué l’effondrement.
Outre Ettore Gotti Tedeschi, deux autres membres du monde de la finance internationale font leur entrée au Conseil de surintendance de l’Institut pour les œuvres de religion, qui compte 5 personnes : le banquier italien Giovanni De Censi et l’Américain Carl Anderson, «chevalier suprême» des chevaliers de Colomb. Cette organisation caritative américaine exerce une certaine influence au Vatican du fait de son aide financière précieuse par un don annuel au pape. (apic/imedia/cp/pr)