La République balte compte encore 3’000 catholiques
Réveil religieux en Estonie (260790)
Vienne, 26juillet(APIC) Un réveil religieux remarquable est en train de
se produire dans la République balte d’Estonie, affirme Tunne Kelam, président du Parti national indépendantiste estonien. Lors d’une visite à Vienne
au cours de laquelle il a rencontré plusieurs personnalités ecclésiastiques
et politiques, le militant balte a déclaré qu’il est d’une importance primordiale pour le futur de l’Estonie pays de susciter dans la société et la
politique un renouveau moral et d’y réintroduire des valeurs chrétiennes.
Notons que la République balte compte encore une petite communauté de 3’000
catholiques, la majorité de la population étant luthérienne et orthodoxe.
La propagande communiste des dernières décennies a été couronnée de succès, du moins si l’on considère que c’est justement parmi les intellectuels
que les dogmes de l’athéisme ont été acceptés, a-t-il relevé. Un nouvel intérêt pour les racines chrétiennes se fait cependant jour. Les Eglises peuvent désormais agir librement et au grand jour, bien que les forces communistes tentent toujours d’empêcher dans la mesure du possible le développement des mouvements d’opposition.
Tunne Kelam, historien de profession, s’est converti au catholicisme il
y a cinq ans. L’Eglise catholique d’Estonie ne compte qu’un peu plus de
3’000 fidèles, répartis en deux paroisses, sur le 1,5 million d’habitants
de la République balte. Elle est cependant en plein essor, a précisé Kelam.
Avant la seconde guerre mondiale, il existait dix paroisses catholiques en
Estonie. Deux d’entre elles devraient être prochainement rétablies. Les
catholiques veulent profiter de toutes les possibilités dont ils disposent
pour rentrer en possession des biens ecclésiastiques que le régime communiste leur avait confisqués: ils espèrent que leur sera rendu l’ancien bâtiment de la nonciature apostolique à Tallin.
Réintroduire les Ordres religieux
Ces dernières années, des contacts intensifs se sont développés avec des
Eglises étrangères. L’Eglise catholique d’Estonie a un urgent besoin de
littérature religieuse et d’aide pour l’éducation religieuse des enfants et
des jeunes, souligne Tunne Kelam. Des Eglises finlandaises lui ont déjà
fourni des bibles en langue estonienne. L’homme politique estonien regrette
surtout que des Ordres religieux aussi bien masculins que féminins ne
soient pas établis en Estonie. La formation des jeunes prêtres estoniens
est un autre problème. Ils peuvent étudier au séminaire catholique de Riga,
en Lettonie, dont dépend l’administration apostolique d’Estonie. Mais une
fois qu’ils sont entrés dans la pastorale, ils ne sont plus accompagnés et
ils ne disposent d’aucun moyen pour continuer à se former.
Renouveau dans les autres Eglises
Vu leur statut de minorité, les catholique d’Estonie n’ont pas joué un
rôle important dans les bouleversements passés et actuels. Ils ont simplement lutté pour leur survie. La situation est différente dans l’Eglise luthérienne et l’Eglise orthodoxe russe en Estonie. Bien que leurs responsables soient restés «passifs» durant de longues années et aient dû trouver,
sous la pression communiste, un modus vivendi, dans l’Eglise luthérienne
surtout, un mouvement de renouveau et d’opposition s’est formé. L’intérêt
croissant qui se manifeste dans la République pour la religion se marque
par le nombre toujours plus grand de baptêmes et de premières communions.
L’année dernière, 3’000 jeunes ont pu participer pour la première fois à
une rencontre internationale de Taizé en Suède.
Le Parti national indépendantiste estonien – qui a tenu sa première réunion dans une église – se situe dans une ligne démocrate-chrétienne. Il espère que la République acquerra son indépendance d’ici deux à trois ans.
(apic/kpr/cor)