Rome: L’Etat de la Cité du Vatican fête jeudi son 81e anniversaire
«Un petit territoire pour une grande mission»
Rome, 10 février 2010 (Apic) L’Etat de la Cité du Vatican aura 81 ans le 11 février 2010. Le plus petit Etat du monde, que Pie XI avait défini comme «un petit territoire pour une grande mission», existe en effet depuis la signature et la ratification des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie en 1929, 2 ans après la naissance de Joseph Ratzinger, le pape Benoît XVI.
Régulièrement, les Accords du Latran sont discutés par des responsables italiens qui remettent en cause la légitimité de l’intervention vaticane dans la vie politique de la péninsule.
L’Etat de la Cité du Vatican est ainsi né des Accords du Latran, le 11 février 1929, signés par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Gasparri au nom de Pie XI et par le premier ministre Benito Mussolini au nom du roi Victor-Emmanuel III, avant d’être ratifiés le 7 juin de la même année. Ces accords, négociés officiellement depuis 1926, ont permis de mettre fin aux dissensions existant entre le Vatican et l’Etat italien depuis 1870 et la fin des Etats pontificaux. Ils ont ainsi mis fin à la célèbre ›question romaine’.
La «loi des garanties» votée par le parlement italien en 1871 afin de garantir les prérogatives du pape, d’établir le statut du Vatican et de régler les relations entre celui-ci et l’Etat italien n’avait jamais été acceptée par Pie IX ni par ses successeurs.
Un Etat pour le Saint-Siège
Les accords de 1929 ont créé une entité souveraine de 44 hectares qui fait du gouvernement central de l’Eglise catholique, le Saint-Siège, un sujet de droit public international. Par le traité, le pape reconnaît le royaume d’Italie, avec Rome pour capitale, tandis que le gouvernement italien reconnaît que la religion catholique est «la seule religion de l’Etat» en Italie. En 1984 cependant, un accord de révision du concordat du Latran a eu lieu. Cette révision posait le principe de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en Italie, en conformité avec la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse.
Le traité reconnaît aussi au pape la souveraineté temporelle sur la Cité du Vatican – dont les nouvelles limites ont été tracées pour la circonstance – et la pleine propriété avec le privilège de l’extraterritorialité notamment des basiliques majeures, du palais du Latran, de l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù, du «Collège De Propaganda Fide» et du palais de la chancellerie ainsi que divers bâtiments administratifs et institutions hors de la Cité du Vatican. Le pouvoir pontifical est ainsi reconnu comme indépendant de tout autre pouvoir constitué dans le monde.
Le pape réside dans la Cité du Vatican, où siègent certains organismes du Saint-Siège. Chef de l’Etat du Vatican, il délègue sa fonction de représentation dans les rapports internationaux, pour les relations diplomatiques et pour la conclusion des traités, à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.
Selon la loi fondamentale de l’Etat de la Cité du Vatican du 26 novembre 2000, qui remplace la première signée par Pie XI en juin 1929, la plénitude des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire dans l’Etat revient au souverain pontife.
Le pouvoir judiciaire y est néanmoins exercé en son nom par les organes constitués selon l’ordre judiciaire de l’Etat. Les organes juridiques exerçant leurs attributions au nom du pape sont un juge unique, un tribunal, une cour d’appel et une cour de cassation.
Le pouvoir législatif est quant à lui exercé par la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican composée d’un cardinal président – actuellement le cardinal italien Giovanni Lajolo depuis 2006, âgé de 75 ans – et d’autres cardinaux nommés par le pape pour 5 ans.
Enfin, le pouvoir exécutif est exercé par le président de cette même commission, secondé par le secrétaire général et le vice-secrétaire général du Gouvernorat de la Cité du Vatican, également nommés par le pape pour une durée de 5 ans. Le président de la commission représente l’Etat du Vatican et peut déléguer la représentation légale au secrétaire général pour l’activité administrative courante. Ce dernier veille, outre à l’application des lois et des autres dispositions normatives, à la mise en pratique des décisions et des directives du président de la commission, également président du Gouvernorat de la Cité du Vatican. Assisté par le vice-secrétaire général, il supervise aussi les activités administratives du Gouvern orat et coordonne les fonctions des différentes Directions et Bureaux centraux.
Les différents départements
Les 9 directions sont destinées au bon déroulement des activités ›institutionnelles’ de l’Etat de la Cité du Vatican. Elles sont chargées respectivement des finances de l’Etat, des services généraux, des services de sécurité et de protection civile, des questions sanitaires, des musées, des services techniques, des télécommunications, des services économiques et enfin des villas pontificales.
Les 7 bureaux généraux – le bureau juridique, le bureau du personnel, le bureau de l’état civil et du notariat, le bureau philatélique et numismatique, le bureau des systèmes d’information, les Archives de l’Etat et le bureau des pèlerins et touristes – ont pour but de favoriser le déroulement de certaines activités ›particulières’. L’Observatoire astronomique du Vatican constitue pour sa part un organisme autonome.
Un peu plus de 500 citoyens
L’Etat de la Cité du Vatican compte environ 520 citoyens, parmi lesquels le pape, les gardes suisses, les cardinaux résidant à Rome et au Vatican ainsi que les diplomates du Saint-Siège résidant à l’étranger. Mais seuls quelque 240 de ces citoyens vivent au sein même de l’Etat. A l’inverse, quelque 250 personnes n’ayant pas la citoyenneté vaticane résident au Vatican, si bien que les résidents dans la Cité du Vatican sont un peu moins de 500.
La citoyenneté vaticane n’est pas l’expression de l’appartenance à une communauté nationale, mais la reconnaissance d’un statut particulier lié à l’exercice d’une fonction au service du Saint-Siège. La fonction cessant d’être assumée, la citoyenneté disparaît de fait. Le Gouvernorat de la Cité du Vatican emploie environ 1000 personnes. Quant à la résidence, il s’agit plus d’une réalité juridique qu’effective, l’ensemble des membres de l’administration vaticane habitant à Rome, en raison de l’exiguïté de la Cité.
Le Saint-Siège est seul propriétaire
Dans la Cité du Vatican, le Saint-Siège est seul propriétaire de tous les immeubles. Un tiers de sa surface – 44 hectares en tout – est utilisé par les constructions : basilique Saint-Pierre, salle des audiences Paul VI, palais apostolique, musées, académies pontificales, gare, palais du Gouvernorat, postes, librairie éditrice, siège de L’Osservatore Romano, séminaires et collèges, églises et chapelles, dispensaire, bureaux paroissiaux, etc. Le reste du terrain est occupé par des places, des cours et des parkings, mais surtout par les jardins. Une demi-douzaine de portes permettent aux personnes autorisées d’accéder ou de sortir du Vatican.
Le drapeau et le blason de l’Etat de la Cité du Vatican
Le drapeau officiel de l’Etat de la Cité du Vatican est, depuis 1929, constitué de deux parties séparées verticalement, l’une jaune adhérant à la hampe et l’autre blanche dans laquelle est représenté le blason officiel de l’Etat de la Cité du Vatican. En héraldique, le jaune et le blanc symbolisent l’or et l’argent, représentant ici les pouvoirs spirituel et temporel.
Pour sa part, le blason est constitué, sur fond rouge, de la tiare surmontant les clefs de saint Pierre croisées. Les deux clefs font référence à celles remises par le Christ à l’apôtre Pierre, premier des papes. Placées en sautoir, elles sont, depuis le 14e siècle, l’insigne officiel du Saint-Siège. Celle en or, à droite, est une allusion au pouvoir sur le royaume des cieux, celle en argent, à gauche, indique l’autorité spirituelle de la papauté sur terre.
Un hymne… et des plaques d’immatriculation
La «Marche Pontificale» composée en 1869 par le musicien français et fervent catholique Charles Gounod (1818-1893) a été proclamée hymne pontifical du petit Etat le 16 octobre 1949, par décision de Pie XII. Cet hymne résonne d’ordinaire lors des visites du pape à l’étranger et, lors des grandes fêtes religieuses de Pâques et Noël, sur la place Saint-Pierre.
Enfin, les plaques d’immatriculation des véhicules du Vatican portent soit les initiales SCV (Stato della Città del Vaticano), pour les véhicules appartenant à l’Etat ou à ses organismes (telles les voitures du pape qui portent toutes l’immatriculation ›SCV 1’), soit CV (Città del Vaticano) pour les véhicules appartenant aux citoyens. (apic/imedia/mv/pr)