Ouganda: Incendie au mausolée des Bagandas: tristesse et colère

Condoléances et appel au calme après la répression de mercredi

Kampala, 18 mars 2010 (Apic) Le calme est revenu dans le mausolée des Bagandas à Kasubi, dans la périphérie de Kampala, en Ouganda, suite aux protestations de la population, réprimées mercredi par les forces de l’ordre et soldées par la mort de trois civils et une dizaine de blessés.

La tristesse a succédé à la colère et les membres du peuple Baganda se sont vêtus jeudi de noir, hissant leur drapeau bleu et blanc en berne, tandis qu’une semaine de deuil proclamée par le roi de la communauté (dit Kabaka) Muwenda Mutebi II débutera lundi prochain.

Selon Misna, les ministres du souverain ont remercié la population pour les efforts déployés pour nettoyer le lieu saint et annoncé la création d’une commission spéciale pour la reconstruction des quatre tombes des Kabakas endommagées dans l’incendie et inscrites au patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco.

Le quotidien New Vision indique que les corps des souverains enterrés dans le mausolée n’auraient pas été affectés par les flammes, contrairement à la structure centrale du site, faite de paille et de bois, qui aurait été entièrement détruite.

Lors de sa rencontre avec le ministre du Protocole des Bagandas, le président Yoweri Museveni a exprimé ses condoléances à la communauté, tout en faisant part de la volonté du gouvernement d’élucider les causes de l’incendie et de contribuer financièrement à la reconstruction du site. M Museveni s’est également dit «désolé» pour la réaction de la population qui a bloqué l’accès aux pompiers et aux forces de l’ordre, entravant leurs efforts pour éteindre au plus vite les flammes.

Le parlement, réuni d’urgence à Kampala, a quant à lui spécialement instauré une commission d’enquête sur les faits composée de ministres, de représentants locaux et d’un expert de l’Unesco. De son côté, l’opposition a sollicité une enquête indépendante sur l’intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule. En attendant de connaître les causes de l’incendie, les députés et les chefs religieux ont lancé des appels au calme à l’adresse de la population et du gouvernement.

La directrice de l’Unesco, Irina Bokova, a quant à elle assuré le soutien des Nations Unies dans l’évaluation des dégâts subis par le site et dans sa reconstruction. (apic/misna/pr)

18 mars 2010 | 17:34
par webmaster@kath.ch
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